Logos Route 66 à Amboy en Californie
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assée la frontière californienne, la route continue, filant toujours plus à l’Ouest, pour son dernier voyage, nous emmenant sur les rives de l’Océan Pacifique. C’est le vague à l’âme que nous avions quitté la partie de la route 66 située en Arizona (lire la Partie 1 – Route 66 en Arizona) mais nous avions désormais un tout autre objectif : continuer à suivre le tracé de la Mother Road et découvrir encore sur le chemin quelques lieux mythiques pour enfin arriver à Santa Monica. La perspective de longer le désert, d’apercevoir le Bagdad Cafe et d’atteindre ensuite le point marquant la fin de la route était presque invraisemblable et c’est donc pleines d’attentes pour la suite du périple que nous avons abordé la route 66 en Californie !

Si toutefois vous êtes pressés, vous pouvez cliquer sur les liens du sommaire pour naviguer comme bon vous semble dans l’article, avant de revenir poursuivre votre lecture plus tard 😉

Needles, la ville la plus chaude des Etats-Unis

Notre arrivée, tout comme notre court séjour à Needles restent encore gravés dans nos mémoires ! Nous venions de passer la journée entière à parcourir l’une des portions les mieux préservées de la route 66, depuis Williams (que vous pouvez suivre sur ce lien : Route 66 en Arizona). Avec des images et des souvenirs plein la tête, ayant réalisé l’un de nos rêves, nous quittions Oatman et ses ânes en fin de journée pour descendre vers la Californie. Nous atteignons Needles à la tombée du jour, à la fois ravies, crevées et affamées ! Après un check-in rapide (comme toujours aux States ; c’est tellement agréable !), nous posons nos bagages dans la chambre et, ni une, ni deux, nous repartons directement nous attabler au Wagon Wheel Restaurant, presque en face de l’hôtel. Dans une ambiance de diner et un décor vintage, la serveuse nous installe. On ne tergiverse pas longtemps face à la carte et on commande deux plats qui nous semblent typiques, avec deux bières pour nous désaltérer. Le service est rapide et, nos estomacs vides ne traînent pas à nous donner l’ordre de les rassasier dès que les assiettes se présentent devant nous. On peut vous dire qu’on a fait sensation auprès de Kim, « notre » serveuse qui, voyant que nous avions tout fini en un temps sans doute record, nous a fait un give me five accompagné d’un magnifique yeah girls !Kim, sache le, on pense toujours à toi ! Bon, au-delà de l’anecdote, les plats étaient excellents, l’ambiance chaleureuse donc si vous passez par là, arrêtez vous pour tester cette adresse !

Après ce très bon repas revigorant, en fumant notre cigarette digestive à l’extérieur, nous avons saisi la notion de « ville la plus chaude des USA« . Ça nous a fait la même impression qu’à la sortie de l’aéroport à Las Vegas (faites un tour sur notre article : Un week-end à Las Vegas et ses environs) : une chappe de plomb qui nous enveloppe d’un coup, un air chaud et l’impression de ne rien pouvoir faire pour y remédier. Une impression seulement car, à ce moment-là, une idée émerge dans nos esprits : et si on allait demander jusqu’à quelle heure la piscine de l’hôtel est accessible ?! C’est donc ce qu’on a fait et, comme il était déjà tard, nous avions malheureusement passé l’heure mais c’était sans compter l’adorable gardienne de nuit qui nous a donné son aval pour en profiter, tant qu’on ne faisait pas de bruit et que ça restait entre nous. En vitesse, on a donc pris une douche, enfilé nos maillots de bain puis nous nous sommes installées au bord de la piscine, à minuit, sous la quarantaine de degrés ambiante. Quelle soirée…! On a eu la piscine pour nous, on a fait plusieurs longueurs, en silence pour ne pas causer de problème à notre bienfaitrice qui, en plus de ça, est venue nous ramener un cendrier et des peignoirs pour qu’on soit au top ! Vous non plus, Madame, on ne vous oubliera pas ! C’était absolument extraordinaire et ça venait clore en beauté notre « journée route 66 », avant d’user le bitume californien.

Le lendemain, le thermomètre dépassait largement les 45°C donc nous avons voulu profiter encore un peu de la piscine avant de prendre la route. Nous avions obtenu l’autorisation de rester après avoir libéré la chambre et c’est donc ce que nous avons fait. Mais voilà que le responsable de la sécurité (et des check-out), très peu aimable, s’en est mêlé, nous demandant d’un ton désagréable, de quitter les lieux. On lui explique gentiment qu’on a évidemment demandé l’autorisation et que nous avons donc le droit d’être là. Pour vous donner l’ambiance, il faut savoir qu’aux États-Unis, quand on voit un agent de sécurité, on a l’impression que c’est le sheriff du coin : en tenue, arme à la ceinture ; ça ne plaisante pas ! Bref, il ne nous lâche pas la grappe avec cette histoire et veut absolument qu’on s’en aille, sachant qu’il n’y avait encore que nous dans la piscine donc ce n’est pas comme si on prenait la place d’autres clients. On retourne donc à l’accueil expliquer la situation et là, les 3 ou 4 employés présents se sont échangés quelques mots et l’une d’elle nous a fait comprendre que le gars de la sécurité n’était pas tout-à-fait net et qu’il ne fallait pas qu’on s’occupe de lui. Nous étions donc rassurées et nous sommes retournées faire trempette l’esprit plus léger. Seulement, comme on est aux USA, l’histoire ne s’est pas arrêtée là ! Un quart d’heure après, on voit entrer un type en pantalon/chemise, qui se dirige droit vers nous. On était remontées avant même qu’il n’arrive, prêtes à en découdre avec notre plus bel accent américain ! En fait, rien du tout, c’était le manager de l’hôtel qui venait tout simplement nous « présenter ses excuses pour ce désagrément et nous prier de bien vouloir rester autant que nous le souhaitons »… Tout est bien qui finit bien mais ce pays est vraiment particulier, quand même !

Avec tout ça, on doit bien reconnaître qu’on n’a pas vraiment pris le temps d’explorer Needles, si ce n’est pendant notre arrivée en voiture, mais cette ville frontière entre l’Arizona et la Californie, si elle n’est pas désagréable, ne semble pas avoir de très grands atouts. C’est surtout une ville étape sur la 66, qui a fait de sa situation en plein désert une marque de fabrique grâce aux températures record qu’elle enregistre. En dehors de ça (et d’un très bon resto !), il n’y a pas grand chose à signaler mais Needles est bon point de chute pour couper la route et elle compte encore quelques enseignes ou devantures, vestiges d’une époque révolue.

Route 66 en Californie : traversée du désert, de Needles à Barstow

Amboy

En quittant Needles, nous avons filé tout droit vers le désert de Mojave. Certes, nous n’avions pas le temps de nous y aventurer (ce sera pour une prochaine fois) mais les abords portent déjà bien leur nom de « désert ». Effectivement, il n’y a rapidement plus rien autour de nous et les paysages deviennent de plus en plus arides. Au niveau de Fenner, nous comptions emprunter la National Trails Highway mais la route était fermée jusqu’à Chambless donc nous avons rebroussé chemin, poursuivi en longeant le désert et bifurqué à la prochaine intersection pour suivre Kelbaker Road. Là, n’y tenant plus, nous avons fait un arrêt improvisé sur le bas côté pour nous préparer une petite assiette de sardines en boîte, crudités et galettes de riz (ça compensait le repas de la veille !), que nous avons mangée dans la voiture pour profiter de la clim’. Oui, il faut savoir qu’on est super équipées quand on part en road trip : glacières dans le coffre et réserves de nourriture (lire 6 conseils pour un road trip aux States réussi) ! Comme ça, en toutes circonstances, on peut s’improviser un repas en quelques minutes ! Bref, c’est un bon souvenir, au moins autant que les ribs dégustés en pleine route menant au Grand Canyon, installées sur le capot de la voiture ! Bon, on précise quand même qu’on n’est pas non plus affamées en permanence. La preuve en est : après 1 mois complet de road trip aux USA, on est revenues avec 3kg en moins chacune, c’est pour dire !

Après cette pause improvisée, nous sommes enfin arrivées à Amboy, cette ville fantôme, qui abrite encore les vestiges d’un motel, reconnaissable à son enseigne gigantesque et ses maisonnettes blanches disposées le long de la route. Le Roy’s Motel & Cafe est l’attraction principale et permet de se replonger dans une époque révolue, du temps de l’activité tumultueuse de la route 66. On y passe aussi pour prendre quelques photos, du Roy’s, du bureau de poste miniature et des deux superbes logos dessinés sur la route. Le mythe continue !

Newberry Springs

Après Amboy, la route est plus monotone, il n’y a pas énormément de choses à voir. Le point d’intérêt suivant, à 1h de route, était le cultissime Bagdad Cafe. Autant vous dire que Jevetta Steele attendait son tour dans la playlist. À quelques minutes d’atteindre le fameux lieux, nous avons lancé la B.O. du film éponyme, afin de s’imprégner de l’endroit et de l’ambiance. L’émotion passant, nous nous retrouvons face au petit bâtiment de couleur rouge, au toit si reconnaissable et à l’enseigne indiquant fièrement « Bagdad Cafe ». On a commencé par une balade dans les environs, allant d’une superbe caravane américaine vintage en métal à un gigantesque et magnifique panneau « motel » trônant au milieu de…rien ! Ambiance garantie, on se croirait en plein cœur d’une scène du célèbre film !

C’est seulement après que nous avons décidé de nous aventurer à l’intérieur. Le bar est dans son jus et les murs entièrement tapissés de drapeaux, de tee-shirts, de messages, de photos ou encore de billets de tous les pays, autant de souvenirs laissés par les visiteurs de passage. Sur le principe, évidemment, c’est sympa mais on doit bien avouer que l’on n’a pas ressenti les mêmes émotions qu’à l’extérieur. On y a quand même bu une bière, histoire de nous désaltérer (il faut croire que le désert, ça donne soif !) et puis, nous aussi nous avons agrafé notre petit mot au mur !

En sortant, nous avons jeté un dernier coup d’œil derrière nous puis nous avons repris la voiture pour continuer vers l’Ouest, direction Barstow.

Bagdag Café à Newberry Springs sur la route 66 en Californie
Newberry Springs sur la route 66 en Californie

Barstow

Il s’agit surtout d’une ville étape, sans grand intérêt, si ce n’est celui d’être bien situé et de pouvoir se reposer un peu avant d’amorcer la descente vers Los Angeles. Nous y avons donc passé une nuit de transit, en profitant quand même de nous rafraîchir en fin de journée dans la piscine de notre Super 8 un peu vieillot (imaginez les chambres aux murs vert bouteille et à la moquette marron…). En revanche, on ne regrette pas une seule seconde, ne serait-ce que pour l’excellent resto que nous avons dégoté aux abords de la ville ! L’Idle Spurs Steakhouse offrait tout ce qui permet de passer une soirée mémorable : un cadre et une déco qui vous plongent littéralement dans un épisode de La Petite maison dans la prairie, une ambiance de saloon un peu feutrée et un repas à la fois typique, excellent et généreux ! Que demander de plus ? Malheureusement, on en parle au passé car il semble avoir définitivement mis la clef sous la porte… Peut-être qu’il pourra rouvrir un jour ; on croise les doigts !

De Barstow à Santa Monica, jusqu’au fameux End of the Trail

La fin de la route s’annonçait proche puisqu’il nous restait un peu moins de 250 km à parcourir avant d’arriver dans la Cité des Anges. Malgré tout, nous avons encore eu quelques surprises le long du trajet.

La première d’entre elle est la petite ville d’Oro Grande. Il ne reste aujourd’hui plus grand chose de ses quelques années fastes, d’autant plus que, l’or n’y étant pas présent en quantités suffisantes, elle a finalement survécu grâce à l’industrie. Néanmoins, pour une petite pause le temps de se dégourdir les jambes, le bric-à-brac d’antiquités installé dans d’anciennes constructions datant de la ruée vers l’or est loin d’être désagréable. Quelques photos et une visite plus tard, nous étions reparties mais nous vous conseillons tout de même de faire le détour. D’ailleurs, une dizaine de kilomètres avant d’arriver à Oro Grande, une curiosité artistique peut également valoir le coup d’œil : l’Elmer Long’s Bottle Tree Ranch. De notre côté, nous l’avons loupé (et oui, même quand on a l’impression d’être au point, il y a toujours des imprévus, ça fait partie du voyage !) donc nous ne pouvons pas vous en dire grand chose mais il faut s’imaginer une forêt d’arbres faits de métal, de bouteilles en verre et d’objets de récup’. Sûrement très photogénique et sympa à voir donc si on repasse dans le coin, on ne passera pas à côté !

On a ensuite repris le volant pour atteindre, 40 kilomètres plus loin, le Cajon Pass. On amorce, au niveau du col, la descente vers Los Angeles, en quittant le tracé original de la route 66, goudronné en partie et recouvert par d’autres routes plus importantes pour la plus grande majorité. C’est donc vers un autre monde, un autre univers que l’on s’avance doucement, quittant le rêve américain et l’époque des chercheurs d’or pour aller vers la quintessence des Etats-Unis, avec cette ville gigantesque et ses autoroutes à X voies, qui représente aussi les States mais dans un autre de ses aspects.

Avant de s’élancer sur Foothill Blvd au niveau de San Bernardino, qui suit la route 66, on s’est octroyé une petite pause malbouffe (ça fait du bien de temps en temps !). Alors, autant le dire tout de suite, on a fait défaut à Ronald, pourtant né ici puisque le premier McDo du monde a vu le jour à San Bernardino, pour aller chez un concurrent typiquement californien, In-N-Out Burger. On y a trouvé un décor des années 50 (un peu modernisé, quand même), une carte extrêmement simple composée de frites et de cheeseburgers mais on voulait absolument tester cette chaîne de fast-food fondée en 1948 et qui tire justement sa réputation de sa simplicité. Et bien, oui, c’était bon !

Après ce repas pas très healthy mais revigorant, on a filé tout droit vers l’Océan Pacifique ! Enfin, tout droit oui mais pas aussi vite qu’on l’aurait voulu… On vous explique nos mésaventures dans notre article consacré à LA : 4 jours à Los Angeles, entre soleil et californian lifestyle.
Après quelques ralentissements totalement imprévus, nous avons donc décidé de ne pas aller immédiatement à Santa Monica. C’est alors avec une petite pointe de tristesse mais totalement émerveillées par ce voyage dans le temps et au travers du mythe de la route 66 que nous l’avons quittée. Nous avons finalement abordé Los Angeles par son célèbre quartier de Venice Beach, où nous logions et c’est donc à pieds, par une magnifique journée ensoleillée, que nous avons enfin foulé le End of the Trail, mettant un point final, du moins pour ce voyage, à notre exploration de la Mother Road.

Alors, le verdict ?!

Cette partie de la route est tout autant étonnante, de par les contrastes qu’elle recèle, que mythique, du fait qu’il s’agisse du point final de la route 66. Bien sûr, on ne va rien vous cacher, elle n’est pas aussi mémorable que ce que l’on peut trouver en Arizona. Néanmoins, la partie qui jouxte le désert de Mojave possède son lot de curiosités et, bien sûr, le célébrissime et immanquable Bagdad Café !
Bref, notre verdict : « oui » parce que c’est la 66, « oui » à la partie désertique de la route mais peut-être un peu moins à la portion urbaine, même si celle-ci nous emmène vers un imaginaire fait de palmiers, de plages et d’un mode de vie californien inégalable. Enfin, bien sûr, un passage à LA sans se rendre au niveau du point final de la Route 66 serait inimaginable !
En définitive, si l’on devait conclure ces deux parties de la route 66, nous dirions tout simplement que nous avons vécu des instants magiques, que nos souvenirs sont intacts tant ils étaient exceptionnels et qu’il s’agissait d’un voyage à part entière au cœur de notre road trip dans l’Ouest américain ! On ne peut que vous recommander à 10000% de vous embarquer sur la route pour des kilomètres de bonheur, de liberté et d’images à jamais gravés dans vos mémoires !

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