Hackberry General Store sur la route 66 en Arizona
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lantons immédiatement le décor : si l’on avait dû choisir une seule chose à voir aux Etats-Unis, ça aurait été le Grand Ouest et la mythique route 66 ! Elle a, depuis toujours, guidé nos envies d’aventures et tracé un chemin inévitable vers le continent américain. Lors de ce road trip, elle était donc le point central du voyage, le moment tant attendu, le but ultime et la réalisation d’un rêve. Ainsi, durant notre périple d’un mois entre l’Ouest américain et la Californie (que vous pouvez suivre en cliquant ici si l’envie vous en dit), nous avons évidemment consacré plusieurs jours à cette inégalable route 66, dont l’une des plus belles parties et des mieux préservées se situe en Arizona. Si nous avions déjà visité Flagstaff lors de notre tour des grands parcs de l’Ouest américain, nous avions prévu une journée entière à parcourir les kilomètres s’étalant entre Williams et la frontière Californienne. D’ailleurs, après cette « partie 1 », n’oubliez pas de poursuivre la route en Californie avec la Partie 2 – Route 66 en Californie : du désert de Mojave jusqu’au Pacifique !

Pour nous, cette partie du voyage résonnait comme un rêve à réaliser. Bercées par les aventures de Thelma et Louise, nous nous étions souvent imaginées au volant de cette Mustang bleu clair, cheveux aux vent et lunettes de soleil face aux reflets lumineux sur l’asphalte. Autant par le cinéma que par la musique, la route 66 véhicule un sentiment de profonde liberté, d’aventure, sans oublier l’histoire de l’Amérique qu’elle entraîne sur son sillage. Tout ce bagage culturel nous a toujours conduit à fantasmer cette route, à vouloir, nous aussi, avaler les kilomètres en filant toujours plus loin, tout droit vers le soleil couchant. On peut vous assurer que nous avions une tonne d’attentes vis-à-vis de la Mother Road, d’autant plus de cette partie située en Arizona puisqu’elle est celle qui a regroupé tous ses défenseurs et qu’elle est censée avoir conservé son âme et son authenticité. Et bien, sans rien dévoiler, nous pouvons simplement vous dire que nous n’avons pas été déçues, bien loin de là ! Pour résumer, on a pleinement compris le sens du slogan Get your kicks on route 66 !

Si toutefois vous êtes pressés, vous pouvez cliquer sur les liens du sommaire pour naviguer comme bon vous semble dans l’article, avant de revenir poursuivre votre lecture plus tard 😉

Williams, là où tout commence

Il s’agit là de l’une des villes les plus vivantes situées sur la Route 66 en Arizona. Historiquement, elle est la dernière ville a être traversée par la 66, avant qu’elle ne soit totalement remplacée par l’I-40 dans les années 80. Elle est aussi connue pour être la porte d’entrée vers le Grand Canyon, situé à environ 80 km et que l’on peut rejoindre dans un authentique train du début du XXe siècle. Ça, c’est pour l’aspect historique mais cette petite ville d’Arizona est avant tout emprunte du mythe autour la Mother Road. Dès notre arrivée, le décor est planté : une immense fresque souhaite la bienvenue à Williams, agrémentée de symboles représentant le Grand Canyon Railway et la route 66. De notre côté, malgré la pluie et le ciel plus que menaçant, notre journée consacrée à la 66 commençait sous les meilleurs auspices puisque nous étions enfin ici, au rendez-vous pour notre première rencontre avec l’Historic Route 66 !

Nous avons débuté notre visite par la gare ferroviaire, à admirer cette superbe locomotive et ces wagons typiques de l’époque de la ruée vers l’or et des grandes aventures liées à l’Ouest Américain. Après cela, nous nous sommes dirigées vers le centre-ville. Plus on s’en approchait, plus les signes rappelant l’histoire autour de la route 66 étaient présents : des panonceaux en forme de blason accrochés aux réverbères, des noms de restaurants connotés ou encore des graffitis sur les murs. Une fois dans l’artère principale, le doute n’est plus permis, on sait qu’on y est ! Tout est là pour rappeler ce passé glorieux et pour, aujourd’hui, offrir un visage original et inoubliable aux voyageurs. On a parcouru tout le downtown, k-ways sur le dos et capuches sur la tête, prenant des photos à tout va et regardant dans tous les coins ! Ici on tombe sur une ancienne station essence, là sur un dinner aux néons rouges et surmonté d’une voiture de course. La ville est charmante, le décor parfois un peu kitsch est mythique, on se plaît à entrer dans les boutiques pour remplir nos sacs de quelques souvenirs vintage ; la journée commençait vraiment à merveille !

Après avoir déambulé un peu partout dans Williams, il était temps de retourner vers la voiture pour nous engager sur la route et poursuivre notre chemin à la recherche du rêve américain. Bon, comme le voyage est toujours parsemé d’imprévu, on y a eu droit en repartant quand Boria, comme souvent, n’a pas vu le poteau le long duquel nous étions garées et a fait une magnifique trace de peinture blanche sur tout le côté droit de la voiture ! Il faut dire que c’est un peu une de ses spécialités et qu’on n’échappe quasiment jamais à une petite ou grande rayure… Là, c’était quand même du grand art sachant qu’il n’y avait presque aucune voiture dans le parking et qu’il faisait à peu près la taille d’un terrain de foot. Bref, on a l’habitude maintenant et on utilise toujours l’huile de coude pour, au final, rendre les voitures en bon état ! C’est tout ce qui compte, non ?!

A la recherche de l’authentique route 66 en Arizona

A la sortie de Williams, nous étions déterminées à ne louper aucune portion de notre tant attendue route 66. GPS en main, Boria était donc à la manœuvre pour tenter de nous emmener vers le bon tracé. Il faut dire que ce n’est pas évident car, entre Williams et Ash Fork, l’Historic Route 66 se confond presque avec l’Interstate 40. En réalité, après avoir bien analysé la carte, il est possible de l’emprunter puisqu’elle longe l’I-40 sur plusieurs kilomètres. Dès que nous en avons eu la possibilité, nous avons donc bifurqué sur ce tronçon et là, nous avons immédiatement été plongées dans une autre époque, nous étions à 100% dans l’ambiance ! Un petit panneau planté au bord de la route nous a bien confirmé que nous y étions enfin et, à partir de là, nous sommes entrées sur une piste en terre. Ici, la route n’a pas été goudronnée, elle est encore totalement dans son jus. Entre pâturages, dans lesquels nous pouvions apercevoir quelques vaches au loin, parcelles de forêt et quelques maisons en bois posées là, roulant sur un chemin boueux, sous une pluie battante, nous nous serions crues dans un vieux film américain. Un peu plus et nous nous sommes demandées si un fermier n’allait pas sortir de chez lui, carabine à la main, lorsque nous nous sommes arrêtées pour prendre quelques clichés. Evidemment, il n’y avait personne d’autre que nous et notre playlist spéciale route 66, qui tournait à fond dans la voiture ! Nous avons pleinement savouré ce moment et cette immersion dans l’Ouest profond, celui que nous recherchions, celui que nous attendions. Sur cette petite partie de la route, il n’y a certes pas énormément de choses à voir mais l’ambiance qui s’en dégage est juste extraordinaire et l’on n’arrêtait pas de se dire : « ça y est, on y est ! ». Voilà, c’est ce sentiment indescriptible de bonheur et d’émotion mélangés que l’on a ressenti en roulant vers l’Ouest, sur la mythique route 66.

Entre Ash Fork et le Colorado : le rêve à l’état brut

Ash Fork

Après des va et viens entre l’Historic Route 66 et l’I-40, nous quittons brièvement le tracé initial pour arriver à Ash Fork, une toute petite ville construite en bordure de route. Là encore, on poursuit notre plongée dans l’Amérique profonde, dans une Amérique d’un autre temps, presque dans un autre monde. Pour traverser la ville, il n’y a qu’une option : Lewis Avenue dans un sens, Park Avenue dans l’autre. Lorsque nous sommes entrées dans Ash Fork, la pluie avait cessé mais l’ambiance pesante de cette journée orageuse s’était installée sur la ville. Ici, c’est simple, il n’y a presque rien et quasiment personne. Les maisons sont faites de bois, certaines à moitié délabrées, d’autres de bric et de broc. Pour bien planter le décor, une vieille chaise à bascule était installée sur le perron de l’une d’entre elle, se balançant doucement sous les mouvements du vent, tout comme quelques enseignes accrochées par des chaînes en métal aux devantures de commerces semblant abandonnés. Pourtant, ce n’est pas une ville fantôme ! Non, il y a ici trois hôtels, deux stations essence, deux bars, deux magasins et un musée (musée de la route 66, bien entendu). Néanmoins, nous n’avons pas rencontré âme qui vive, tout semblait montrer porte close et c’est une autre facette des Etats-Unis, à mille lieues de la grandeur et de la décadence, que l’on retrouve dans cette petite ville de l’Ouest. Rien que pour ça, elle vaut le détour. C’est également à partir de là que débute le plus long tracé continu encore exploitable de la fameuse 66, qui s’étend sur plus de 200km, jusqu’au Colorado. Finalement, l’aventure commence donc à Ash Fork, qu’on le croit ou non !

Seligman

Quelques kilomètres après, la route 66 se sépare enfin de l’I-40, pour nous emmener vers un rêve éveillé. Nous bifurquons donc vers l’Historic Route 66 avec, pour un premier arrêt à une vingtaine de minutes de route : Seligman. Dis comme ça, ça semblait simple mais c’était sans compter le torrent d’eau qui nous est tombé dessus, d’un coup, sans prévenir, juste à la sortie de l’I-40. On ne voyait plus rien, nous avions un rideau de pluie qui nous bloquait totalement la vue. A ce moment-là, les essuie-glace tournaient à plein régime mais, malgré cela, nous devions avoir une visibilité de quelques mètres à peine. Heureusement, il n’y avait pas grand monde sur la route donc, à allure très lente et armées d’une immense prudence et de beaucoup de patience, nous avons continué pour atteindre Seligman et pouvoir nous mettre à l’abri. On ne saurait pas vous dire combien de temps nous avons mis mais ce déluge était réellement impressionnant.
En arrivant, nous avons posé la voiture juste à côté d’un lieu dans lequel on pouvait se réfugier, jusqu’auquel nous avons couru. Il n’y avait qu’une rue à traverser mais, en arrivant à l’intérieur du Roadkill Cafe, nous étions trempées ! Cette grande boutique alliée à un saloon à la déco travaillée a, bien malgré elle, servi de refuge à quelques visiteurs qui, comme nous, ont été totalement surpris par la tempête. Pourtant, depuis notre arrivée dans l’Ouest, nous avions déjà eu droit à plusieurs épisodes de ce type mais là, c’était sans doute le pire de tous ! Pour nous réchauffer, nous avons commandé un café et nous avons cherché à comprendre ce phénomène étonnant en discutant un peu avec la serveuse. Il s’agit effectivement de tempêtes estivales et, selon ses dires, entre juin et août, « elles arrivent quand elles veulent » ! C’est quelque chose auquel on ne s’attendait absolument pas en préparant notre périple dans l’Ouest américain mais finalement, nous y avons été très souvent confrontées (à Las Vegas, à Bryce Canyon, sur la route de Monument Valley, sur la route 66…en 12 jours seulement, ça fait beaucoup !) donc pensez-y et équipez vous car ce phénomène météorologique existe bien dans cette région et il est, certes, plutôt bref mais très violent.
Un bon quart d’heure plus tard, la pluie s’est enfin arrêtée, nous laissant la possibilité de découvrir et d’aller explorer Seligman, dont les curiosités s’étendent sur environ 1km de part et d’autre de la 66. Ici, on passe de motels typiques à de vieilles stations essence, en croisant quelques boutiques ou bars/restaurants aux devantures colorées, tous dédiés à la Mother Road. On se plaît à admirer les anciennes enseignes, les décors ou encore les voitures, qui nous ramènent dans les années 50. Classée et désignée « berceau de la route 66 », la petite ville de Seligman offre aux visiteurs une part du rêve américain et du mythe lié à cette route exceptionnelle. Baladez vous, entrez dans les boutiques, allez au Delgadillo’s Snow Cap (du nom d’Angel Delgadillo, le gardien de l’Historic Route 66), regardez, admirez, ressentez et repartez avec des souvenirs plein la tête et de belles photos au passage !

Truxton, Valentine et Hackberry

Toutes revigorées par ce premier arrêt, avec un ciel un peu plus dégagé à l’horizon, nous reprenons la route afin d’amorcer enfin cette courbe qui se dessine dans les paysages désertiques de l’Arizona, musique allumée et yeux grand ouverts pour ne rien louper ! La route en elle-même est un voyage ; on repense à l’histoire, à tous ces mythes qui nous accompagnent lorsque l’on roule sur ce bitume un peu amoché mais tant rêvé. Nous n’avions pas relevé, au préalable, tous les points d’intérêt qui se trouvaient sur le chemin afin de nous laisser surprendre durant le trajet. Première surprise, donc : Truxton. Ici, il n’y a plus rien mis à part des vestiges d’une station essence, d’un café et d’un motel au bord de la 66. C’est justement pour ce genre de décors, d’images, que l’on voulait à tout prix parcourir cette route alors nous y voilà ! On entame une plongée dans les années 60 avec autour de nous ces quelques bâtiments abandonnés et leurs enseignes presque intactes qui donnent un charme fou à cette mini ville fantôme. Quelques photos, un instant à profiter du lieu et nous étions reparties vers l’Ouest.

À quelques kilomètres de là, à Valentine, nous tombons sur une autre station essence, là encore totalement préservée depuis les années 50. Deux vieilles voitures y sont garées, comme pour faire revivre le lieu et pour y apporter une touche de nostalgie supplémentaire. Une fois de plus, nous nous arrêtons sur le bord de la route, seules au monde, avec tout ce décor inimaginable rien que pour nous. Le vent faisait grincer quelques enseignes bringuebalantes, laissant planer une atmosphère étrange et un peu mystérieuse. Là aussi, les appareils photo sont sollicités, tout comme nos rétines, qui cherchent à imprimer pour toujours ces images que l’on a tant imaginées et qui se trouvent enfin là, juste devant nous.

À peine plus loin, on est arrivées dans le Hackberry General Store, une sorte de garage/station service/boutique absolument immanquable ! Là, nous étions comme des enfants dans un magasin de jouets, les yeux équarquillés, le sourire aux lèvres, ne sachant plus où donner de la tête. Au loin, une citerne et un moulin à vent typiquement américain annoncent la couleur. Dans la grande cour, des dizaines de vieilles voitures sont installées pour le plus grand plaisir des amateurs comme des novices. Au milieu de tout ce bric à brac organisé en un musée à ciel ouvert, trônent d’anciennes pompes à essence, le tout au style vintage, allant des 50’s aux 60’s. L’intérieur a été reconverti en boutique de souvenirs, parsemée de bibelots et d’images à la gloire de la route 66. Nous y avons passé un bon moment, à déambuler entre les voitures, à prendre des dizaines de photos pour ne rien oublier, à re-regarder, encore et encore et à savourer pleinement cet instant. C’est clairement l’un de nos coups de coeur sur la Mother Road, c’est un souvenir extraordinaire et, au-delà des mots et des images, on ne peut vous dire qu’une chose : courez-y !

Kingman

En poursuivant la route sur une bonne quarantaine de kilomètres, on arrive ensuite à Kingman. Disons le, c’est LA ville de cette partie du trajet, dans le sens où il ne s’agit pas que de quelques maisons posées au milieu de nulle part. Kingman est donc une vraie ville, traversée par plusieurs routes importantes. Nous en avons fait le tour à pieds, essayant d’y trouver le charme que l’on avait jusqu’alors dans chacun des hameaux ou villes fantôme traversée. Très honnêtement, hormis quelques enseignes sympa, il n’y a pas grand chose à y faire ou à y voir. Cet arrêt vous permettra donc simplement de vous dégourdir les jambes et, pourquoi pas, de manger un bout ou de prendre un verre mais n’en attendez pas plus.

Sitgreaves Pass et Oatman

En revanche, après Kingman, c’est un nouveau rêve éveillé qui s’apprête à défiler sous nos yeux. Le long des 30 kilomètres qui nous séparaient de Cool Springs Station, le paysage alentour devenaient de plus en plus désertique et escarpé. Arrivées sur place, nous nous sommes avant tout stationnées pour une petite séance photo devant une magnifique inscription « Route 66 » tracée sur l’asphalte, juste devant la boutique de souvenirs installée là, en lieu et place d’une ancienne station service. Nous n’étions que deux véhicules arrêtés là donc nous ne sommes pas passées inaperçues et le patron, cheveux longs, barbe blanche et dégaine de soixante-huitard, est sorti pour nous proposer de nous prendre en photo et de prendre aussi la pose avec nous. Après ce sympathique intermède, nous avons repris notre route, nous engageant seules vers le Sitgreaves Pass, sur cette route étroite et sinueuse, qui grimpe en serpentant à travers les Black Mountains. Cette portion de route qui permet d’atteindre 1000 et quelques mètres d’altitude est absolument splendide et le Sitgreaves Pass offre un panorama superbe sur les Montagnes Noires. Tout était réuni pour que l’on profite pleinement de la route et des paysages : une lumière incroyable et la route 100% à nous ! C’est bien simple, depuis la voiture à Cool Springs Station, qui est repartie dans le sens inverse au nôtre, nous n’avons croisé personne jusqu’à temps de rejoindre la Mohave Valley Highway aux abords de Needles. Nous avons donc parcouru 35 km dans les Black Mountains, sur l’une des parties les plus connues de la route 66, en plein mois de juillet, sans croiser âme qui vive !

Après le point culminant, la route redescend, toujours avec une vue sur des panoramas exceptionnels, vers la dernière ville d’Arizona, Oatman. C’est là que le fait d’être totalement seules nous a vraiment frappées. En effet, on se serait cru en plein western, dans une ville où toute la population s’est barricadée car un duel allait avoir lieu. On s’attendait presque à ce qu’un cow-boy fasse irruption au milieu de la large rue principale en terre. Non, il n’en était rien et nous avons eu Oatman entièrement pour nous.
Cette ancienne ville minière a connu son déclin dans les années 60 pour reprendre vie quelques décennies plus tard grâce au tourisme. Aujourd’hui, totalement dans son jus et parfaitement conservée (sans que ça ne soit too much), elle accueille les touristes de passage et s’est fait sa réputation d’incontournable de la route 66. Incontournable, elle l’est indéniablement ! Si, en plein cœur de la journée, ses boutiques et saloons font le plein, lorsque tout le monde déserte la ville, il ne reste alors que son charme invraisemblable, qui nous plonge dans une Amérique aujourd’hui disparue et pourtant pas si lointaine. Les devantures en bois, les inscriptions sur les enseignes, les couleurs du ciel à ce moment-là, tout était réuni pour nous en mettre plein la vue, pour nous embarquer dans un voyage à part entière, que nous avons fait à voix basse tant nous ne voulions pas briser cette ambiance si particulière qui s’en dégageait. Nous avons garé la voiture à l’entrée d’Oatman, au niveau du symbole « Route 66 » tracé à même le sol puis avons parcouru l’artère principale à pas lents, admiratives, émerveillées, cherchant à décrypter la moindre inscription, à ne passer à côté d’aucune couleur. On y trouve de petits musées, des bars/saloons, des boutiques de souvenirs, l’hôtel dans lequel Clark Gable a passé sa nuit de noces et des dizaines de curiosités partout où le regard se pose.
Une fois arrivées au bout de la ville, nous avons fait demi-tour, regardant encore à droite et à gauche, toujours seules, sans un bruit, avec pour unique compagnon un léger vent qui faisait entendre son souffle et soulevait quelques grains de terre rouge. Totalement impressionnées par cette visite, nous avons repris le volant pour continuer l’Oatman Road jusqu’à atteindre la frontière Californienne. Lors de notre départ, nous avons compris que nous n’étions finalement les seules à nous balader dans la ville à cette heure-là puisque nous sommes tombées nez à nez avec 5 ânes. Curieux, ils sont venus faire une petite inspection du véhicule en essayant de passer la tête à travers nos fenêtres puis nous on finalement dépassées, nous laissant continuer notre chemin. C’est vrai que c’est ce qu’il nous manquait lors de cette visite : faire connaissance avec les wild burros, ces ânes sauvages, descendants des ânes utilisés par les chercheurs d’or, vivant et déambulant dans Oatman, renforçant ainsi son attractivité. Et bien, voilà, nous les avons rencontrés, juste avant de filer tout droit vers la Californie et vers la dernière portion de la route 66, qui vient terminer sa course à Santa Monica, en bordure d’Océan et que vous pouvez suivre en cliquant ici : Partie 2 – Route 66 en Californie : du désert de Mojave jusqu’au Pacifique.

Alors, le verdict ?!

Cette section semble ici presque inutile tant la réponse est évidente mais on vous le dit quand même, pour nous, c’est un immense « oui » ! Nous avions un rêve, des images en tête et nous avons tout simplement été plus que comblées ! Cette partie de la route 66 est absolument incroyable, tant du point de vue de la route en elle-même que de celui des différentes villes, villages ou villes fantôme qui la ponctuent et des paysages qui l’entourent. L’ambiance tout du long est prenante et c’est aujourd’hui un de nos plus beaux souvenirs de voyage !
Bien sûr, il nous faudra encore découvrir la partie qui se trouve à l’Est de Flagstaff. Il y a, de ce côté-là également, de nombreuses choses à voir le long de la 66 mais on se les garde pour un prochain road trip, qui inclura aussi le Nouveau Mexique !
Quoi qu’il en soit, qu’on la parcourt en Mustang, en Harley ou dans un véhicule plus classique, la route 66 en Arizona vous laissera de sublimes images en tête et vous permettra de vivre un rêve éveillé, de passer tout simplement du fantasme à la réalité pour des moments inoubliables !

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