C’est une île façonnée et dirigée par la puissance des quatre éléments, à quelques encâblures du Groenland. L’Islande est, presque par nature, un pays qui fascine et qui intrigue, tant par son histoire que par sa géographie. Des volcans encore actifs, des champs de lave, des glaciers gigantesques, des cascades à n’en plus finir, des zones où la terre bouillonne, des jours sans nuit et des nuits infinies, voilà ce que l’on peut trouver en parcourant cette île étonnante… L’Islande, c’est aussi la plus petite capitale d’Europe, des étendues de nature où l’on ne trouve pas âme qui vive, plus de moutons que d’habitants, des chevaux sauvages ou encore d’adorables macareux. Son climat en fait également un pays hors normes puisque l’on peut passer d’un brouillard à couper au couteau accompagné d’une pluie battante à un ciel bleu sans aucun nuage à l’horizon. Et puis, bien sûr, c’est la terre des vikings par excellence, une terre où se mêlent dans notre imaginaire haches et drakkars, où nombre d’explorateurs de l’époque se sont confrontés à des conditions extrêmes pour y créer le plus vieux parlement du monde. Pour toutes ces raisons et surtout pour découvrir ses paysages aux couleurs extraordinaires, qui mobilisent parfois plusieurs de cinq sens en même temps, nous avons voulu y faire un premier road trip, au volant d’un 4×4, à l’assaut des éléments, de la faune et de la flore.
“Chutes de Hraunfossar”
“Plage de Djupalonssandur”
Hébergement – L’idéal, à tous points de vue, est de louer des logements entiers, dans lesquels vous pourrez aussi bien être au chaud et confortables que disposer d’une cuisine pour éviter de manger matin, midi et soir à l’extérieur.
Bien sûr, il y a la solution, très prisée, de la location d’un van aménagé, voire d’un camping-car. Néanmoins, sachez que vous ne pourrez pas vous stationner pour la nuit ailleurs que dans un camping et qu’avec un tel véhicule, vous n’aurez pas vraiment la possibilité d’explorer l’intérieur des terres du fait de l’état des routes. Certes, c’est donc une option mais qui ne sera pas adaptée à tous les voyageurs.
Pour ce qui est du camping tout court, on ne s’y risquerait pas au vu du climat islandais, franchement peu adapté à un séjour en tente. De plus, les campings ne disposent que de très rares (voire d’aucun) aménagements et sont, la plupart du temps, un simple espace délimité sur un terrain plat. Alors, oui, on est en pleine nature (et encore, ça dépend car il faut que le terrain reste accessible aux camping-cars…) mais ça ne donne pas franchement envie d’y dormir sous une tente.
Enfin, il reste l’hôtel mais les prix sont très vite exorbitants et il vous faudra, en plus, y ajouter le budget restaurant, ce qui deviendra vite un gouffre financier à moins d’avoir des moyens illimités. Ainsi, hormis pour un week-end à Reykjavik, ce n’est pas l’option que l’on vous recommande.
Nourriture – Soyons honnêtes, ce n’est pas la folie pour les gastronomes ! Mises à part quelques rares spécialités que l’on retrouve sur les cartes des restaurants comme la soupe à la viande d’agneau, le fish and chips ou la langouste à Höfn, il ne faut pas s’attendre à de grandes découvertes culinaires. En effet, les traditions en matière de nourriture sont très proches de celles retrouvées en Amérique du Nord, avec une place de choix faite aux burgers, hot-dogs et autres pizzas.
Bien sûr, vous pourrez ponctuellement goûter un plat plus local, en vous arrêtant au bon endroit et ainsi tester quelques soupes, une pièce d’agneau grillé, certains produits de la mer (le homard local, une soupe aux fruits de mer, de rares harengs, un poisson cuisiné) ou encore un skyr (le yaourt traditionnel islandais, décliné à toutes les sauces en dessert, avec notamment le skyr cake, une sorte de cheesecake au skyr).
Néanmoins, ce n’est pas pour sa cuisine que l’on viendra en Islande, loin de là alors n’hésitez pas à acheter des produits de base dans les supermarchés et à vous préparer vos propres repas, en misant surtout sur un régime végétarien si vous ne voulez pas exploser votre budget pour de simples cuisses de poulet !
Transports – Pour comprendre le réseau routier islandais, c’est assez simple : il y a la route 1, goudronnée, qui fait le tour de l’île, quelques routes annexes, également goudronnées, qui desservent des villages ou lieux situés à proximité de la route 1 et puis il y a les F-roads, ces pistes uniquement accessibles en 4×4, avec passages de gués, cailloux et bosses à la clef. Concernant les locations de voiture, il faut savoir qu’aucune compagnie, aucune assurance ne couvre les dommages survenus sur une F-road ainsi que sur les routes 550 et 35 ; il vous faudra donc être vigilant si vous les empruntez et ne pas hésiter à faire demi-tour si vous n’êtes pas 100% certains de pouvoir passer. Evidemment, tous les loueurs proposant des 4×4 savent pertinemment qu’ils vont servir à parcourir l’intérieur des terres et c’est donc un jeu de dupe qui se joue à ce niveau-là mais, on le répète, pas de risque inutile si vous ne voulez pas vous retrouver à payer des frais de dépannage et de réparation très élevés ainsi qu’une amende pour avoir emprunté une route interdite.
Malgré tout, sans surprise, le meilleur moyen de visiter l’île, sans se soucier de quoi que ce soit, est de louer un 4×4, de préférence avec une hauteur sous caisse suffisamment élevée. Cependant, tout dépend de ce que vous prévoyez de faire puisque si vous excluez de votre périple le Landmannalaugar, Þórsmörk, Hveravellir, Askja, Hekla ou encore les fjords de l’Ouest, un véhicule classique vous suffira amplement. Par ailleurs, en fonction du temps et des saisons, de nombreuses routes peuvent être fermées donc pensez à vérifier l’état des routes chaque jour avant de partir à l’aventure. Pour cela, vous pouvez vous rendre sur le site road.is, qui renseigne en temps réel sur l’état du réseau routier islandais.
En dehors de la voiture, vous pouvez utiliser le réseau de transports publics, qui dessert une bonne partie du pays mais vous serez bien sûr dépendants des horaires et des tracés. Si c’est votre seule option, elle vous permettra tout de même d’avoir un aperçu de l’île et de ses principaux sites mais organisez-vous en amont afin de bien planifier votre itinéraire. Vous pouvez, pour cela, vous fier au site puclictransports.is, où vous trouverez toutes les informations utiles.
Enfin, des compagnies de bus privées proposent, en été, des excursions vers des sites relativement inaccessibles, comme celui d’Askja par exemple, ce qui peut s’avérer être intéressant aussi bien pour les conducteurs ne voulant pas risquer d’être bloqués au beau milieu de nulle part que pour les personnes n’étant pas véhiculées. En revanche, il faut être prêt à encaisser de longues heures de trajet à bord d’un bus tout terrain.
L’Islande n’ayant pas intégré la zone euro, on doit utiliser la monnaie locale, à savoir la couronne islandaise (ISK), qui vous donnera l’impression d’être milliardaire au vu du taux de change puisque vous paierez parfois des montants de plusieurs milliers de couronnes pour un simple repas ! Ainsi, 1€ = 148 ISK environ. Pour vous y retrouver assez facilement, gardez en tête que 1000 ISK est plus ou moins égal à 7€.
De plus, si l’on veut poser tout de suite le contexte, il faut préciser que l’Islande se retrouve régulièrement dans le top 5 des pays les plus chers du monde. Ceci étant fixé, on sait plus ou moins à quoi s’attendre lorsqu’on prépare son voyage.
Le billet d’avion, quant à lui, n’est pas excessif puisque vous en trouverez facilement un à moins de 300€ aller-retour depuis Paris. En revanche, dès que l’on passe aux logements, on commence à voir rouge. En effet, dès que l’on sort de Reykjavik, où les prix restent relativement contenus en raison d’une plus grande diversité de l’offre, une chambre d’hôtel pour deux est affichée aux alentours de 200€ la nuit, tandis qu’un logement entier sur Airbnb se situe plutôt autour de 150€/nuit.
L’autre poste de dépense majeur qu’il faut anticiper est la location de voiture. Pour vous donner un ordre d’idée, pour 2 semaines de location, il faut compter environ 1200€ pour une citadine, 1500€ minimum pour un 4×4 (indispensable si vous voulez vous rendre dans les terres), 2200€ pour un campervan 2 couchages et 5000€ pour un camping-car. Déjà, avec tout ça, on plante le décor !
Enfin, bien sûr, ça continue une fois sur place puisque tout y est très cher, comme l’essence, la nourriture ou encore les restaurants. La seule chose qui n’est pas trop onéreuse est sans doute les entrées ou les parkings des parcs nationaux. Pour tout le reste, si l’on veut profiter un minimum de son voyage et ne pas se contenter de nourriture lyophilisée et d’eau à longueur de journée (certains font ce choix, certes mais ce n’est pas le nôtre…), il faudra prévoir son budget en conséquence. Concrètement, vous ne pourrez pas vous en sortir pour moins de 6€ pour un sandwich club acheté en supermarché ou encore pour une vingtaine d’euros si vous voulez un plat dans un restaurant (on vous donne des exemples précis dans notre récap’ budget pour un road trip de 16 jours en Islande).
Bon à savoir : si vous voulez rapporter quelques souvenirs, sachez que pour tout achat supérieur à 4000 ISK (environ 26€), vous pouvez obtenir le remboursement de la TVA locale, pouvant aller jusqu’à 15% du prix d’achat, ce qui n’est pas négligeable (vous trouverez plus d’infos ici : visiticeland.com) !
Sac à dos, sans hésiter et quels que soient vos modes d’hébergement et de transport, en n’oubliant surtout pas de lui prévoir une protection contre la pluie !
Chacune de nos destinations regroupe plusieurs articles ; retrouvez ici tous les articles utiles pour l’Islande :
17 février 2023
CALATAYUD Gilbert
Magnifique!
j’ai découvert votre blog en faisant des recherches sur internet pour mon prochain circuit en Islande, et j’ ai été très favorablement impressionné par la qualité et la pertinence des informations qu’ il recèle.Cela me sera très utile.
Je ne manquerai pas de le consulter pour d’ autres projets de voyage.
Bravo et merci encore.
Valise ou sac à dos
Un immense merci à vous, Gilbert ! Savoir que l’on peut apporter des conseils et être utiles, à travers ce blog, à tous les voyageurs en quête d’aventures nous ravit, tout simplement 🙂