Golden Gate Bridge à San Francisco
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an Francisco était le point final de notre road trip d’un mois complet à travers l’Ouest américain et la Californie et nous l’attendions presque autant que la chantilly sur le moelleux au chocolat (on n’est pas fans des cerises sur les gâteaux, sorry…). Laure, quant à elle, rêvait depuis longtemps déjà de parcourir les rues vallonnées de la ville et de découvrir son architecture et son ambiance. C’est donc pleines d’attentes que nous avons quitté les montagnes de Yosemite NP pour nous diriger vers cette ville mythique des Etats-Unis. En effet, si New York fait vivre la légende sur la côte Est des USA (voir notre article sur New York, la ville qui ne dort jamais), San Francisco est inévitablement son alter ego pour la côte Ouest. Riche à la fois de son histoire, de sa culture, de sa diversité et ayant toujours été à l’avant-garde de la société américaine, elle est un incontournable à qui veut sonder un peu de l’âme des Etats-Unis. Ainsi, si vous vous demandez que voir à San Francisco, on vous propose alors de nous suivre durant nos 4 journées passées à arpenter la ville, passant de quartier en quartier, afin de vous donner un aperçu complet de ce que l’on peut faire !

Plan de San Francisco (source : www.mapaplan.com)

Si toutefois vous êtes pressés, vous pouvez cliquer sur les liens du sommaire pour naviguer comme bon vous semble dans l’article, avant de revenir poursuivre votre lecture plus tard !

Une arrivée mouvementée

San Francisco était la dernière étape dans notre road trip à travers l’Ouest américain et la Californie. Initialement, le programme était simple : parcourir les 235 km nous permettant de relier Groveland à l’aéroport de San Francisco, déposer la voiture chez le loueur (pas besoin de s’encombrer avec pour un séjour 100% urbain) et nous rendre dans le petit appart’ cosy que nous avions réservé via Airbnb. C’était sans compter l’alerte reçue par Laure environ 1h avant d’arriver, lui indiquant que la réservation avait été annulée… Là, le stress a quelque peu envahi l’habitacle, même si nous tentions toutes deux de nous raisonner et de garder notre calme. Imaginez un peu : nous étions en plein mois d’août et il fallait, avant la fin de journée, trouver un logement correct, bien situé (car nous n’allions plus avoir de voiture, ne l’oubliez pas) et qui n’explose pas le budget. Pendant que Boria conduisait, Laure a assuré les recherches et a fini par trouver la perle rare au vu des contraintes qui lui étaient imposées. Bien sûr, c’était beaucoup plus cher que ce que nous avions trouvé au départ, c’était un hôtel et plus un appartement et nous n’avions pas d’autre choix que d’avoir une salle de bain commune. Malgré tout, n’entretenons pas de suspens inutile : nous y avons été parfaitement bien ! Cependant, cette mésaventure et ce petit coup de stress nous aurons définitivement donné une leçon, à savoir qu’aux Etats-Unis, compte tenu des nombreuses lois visant à réduire la part de locations via Airbnb, mieux vaut privilégier des hôtels pour ne pas se retrouver le bec dans l’eau.

Ainsi, en arrivant à l’aéroport, nous avions réglé ce problème et nous savions où passer nos 5 jours. Comme tout est toujours parfaitement organisé aux States, il en était évidemment de même pour le rendu des voitures de location. Cependant, c’était un peu trop pour nous et là, nouveau coup de stress. Il faut savoir que quand on loue une voiture, d’autant plus pour une longue période, on s’y installe totalement ! Chaque espace est utilisé pour que tout soit pratique et accessible. Seulement, en contrepartie, on doit bien avouer que l’on s’étale un peu… Alors, même si nous avions prévu le déchargement de toutes nos affaires, nous ne pensions être en file indienne à devoir vider la voiture au pas de course. Pour bien visualiser la scène : imaginez nous sur le parking avec nos sacs à dos de 70l, nos sacs à dos de ville, nos bouteilles d’eau et plein d’autres petites affaires qui ne sortaient de nulle part ! Bref, on s’est peut-être un peu fait remarquer !

On a quand même fini par tout ranger convenablement mais, chargées comme nous étions, nous avons opté pour le taxi afin de rejoindre notre hôtel. Rien à signaler sur le trajet, si ce n’est que celui-ci ne passait pas forcément par les plus beaux endroits de la ville donc le premier aperçu n’était pas des plus agréables. Nous avons même eu une petite frayeur, espérant que ce que l’on voyait depuis les vitres de la voiture n’était pas représentatif de San Francisco car, disons-le sans filtre, c’était moche ! Nous sommes donc arrivées dans le quartier d’Hayes Valley un peu sur la réserve et avec quelques interrogations en tête. A vrai dire, à peu près partout dans le monde, les abords d’une ville ne sont jamais très charmants, c’est un fait. La différence, ici, c’est que nous étions tout-de-même passées par des lieux assez centraux, comme le quartier du Civic Center, d’où notre impression mitigée. Peu importe, nous prenons possession de notre chambre, tout-à-fait correcte, dans un hôtel qui semblait bien tenu donc c’était un point positif.

Civic Center à San Francisco

Après avoir installé nos affaires, nous avons pris le temps de nous poser un peu, tout en regardant sur une carte ce que nous pourrions faire durant cette fin de journée. Très enjouée et essayant de donner un nouveau souffle à cette arrivée en demi-teinte, Boria met au point le programme : « Regarde, en passant par là, on traverse tout un quartier puis on rejoint le Downtown et la célèbre Union Square ! ». C’était vendu ! On emprunte donc le chemin tracé sur la carte mais plus on avance, plus on se sent mal à l’aise. On veut prendre des photos pour garder des souvenirs de cette première approche de la ville mais l’atmosphère ne nous y invite guère… Les immeubles sont vétustes, peu de gens circulent dans les rues, qui semblent peuplées de sans-abris et de toxicomanes et on finit par ne plus se sentir très en sécurité.

Intriguées, interpellées et encore une fois sur la réserve, on arrive finalement à Union Square, cette fois-ci pleine de monde et de vie. On fait un tour dans le quartier, en empruntant une partie de Powell Street et du tracé du mythique cable car ; en d’autres mots, on explore le centre de San Francisco. Pour tout dire, on a terminé cette balade chez Uniqlo où, frigorifiées, nous avons fait l’acquisition de pulls, écharpes et doudounes. On avait mal géré nos valises et la quinzaine de degrés brumeuse de SF nous a surprises ! Enfin couvertes, nous sommes retournées vers Hayes Valley, en traversant le Civic Center, où convergeaient de nombreux SDF, parfois en fauteuil roulant ou alors poussant des caddies, traînant des sacs remplis de ce qui leur reste de souvenirs, sans doute pour y passer la nuit. C’est en arrivant à l’hôtel que nous nous sommes renseignées sur le quartier, mitoyen du nôtre, que nous avons découvert à l’aller. On vous le donne en mille : il s’agissait de Tenderloin, LE quartier à éviter lorsque l’on va à SF ! En effet, bien que situé en plein cœur de la ville, il est synonyme de drogues, de criminalité, d’hôtels sordides tenus par des marchands de sommeil, de misère en son sens le plus terrible. Bien sûr, il est de notoriété publique que de très nombreux sans-abris américains vont en Californie, notamment car il s’agit d’un Etat qui offre des aides aux plus démunis. Cependant, ce qui est frappant, ici mais également partout dans la ville, c’est cette impression que deux mondes, celui des gens hype et huppés et celui des laissés pour compte, vivent en parallèle, sans se voir alors qu’ils se croisent sur les mêmes trottoirs. Bien que ça ne nous ait pas empêchées d’apprécier la beauté indéniable de la ville, c’est quand même quelque chose qui nous a profondément dérangées tout au long de notre séjour et qui nous laisse une impression un peu en dents de scie (mais on vous dit plus dans notre verdict !).

Les incontournables

The Embarcadero, Pier 39, Fisherman’s Wharf

San Francisco ne porte pas pour rien son surnom de City by the Bay puisque la ville est effectivement entourée d’eau, avec la baie d’un côté et l’océan de l’autre. C’est donc en toute logique qu’un pan entier de la ville est tourné vers l’eau et ça commence par l’Embarcadero, cette immense avenue qui part du quartier de South Beach pour rejoindre Fisherman’s Wharf. La partie la plus sympa débute au niveau de l’embarcadère des ferries, c’est-à-dire à partir du Pier 1. En fin d’après-midi, lorsque le soleil pointe encore un peu le bout de son nez, la promenade est très agréable et permet de découvrir les quais de SF tout en ayant une vue sur la baie.

En une demi-heure, on arrive ensuite au célèbre Pier 39, qui marque le début du quartier de Fisherman’s Wharf. Au Pier 39, surtout prenez le temps d’observer la colonie de lions de mer qui se dorent la pillule sous les yeux toujours amusés (il faut dire que les bestioles ont des attitudes plutôt marrantes…) des passants. Fisherman’s Wharf, littéralement le Quai des Pêcheurs, est le plus vieux quartier du port de San Francisco, construit dans les années 1850. Grâce à son importante activité de distribution de poisson frais, il a tenu bon durant une centaine d’années avant de péricliter au profit des industries aux technologies modernes. Aujourd’hui, il s’est reconverti et est devenu l’une des zones les plus touristiques et animées de la ville. Vous y trouverez quelques musées et vestiges historiques mais surtout une joyeuse floppée de magasins et restaurants en tout genre, allant de l’établissement chic servant des fruits de mer au boui-boui de souvenirs. Bien que n’étant pas calme du tout, le quartier est agréable pour se balader, faire les boutiques et être happé par l’ambiance bon enfant qui s’en dégage, renforcée par l’environnement coloré et festif. Enfin, c’est aussi là que vous pourrez goûter deux spécialités incontournables : la clam chowder (soupe de palourdes) servie dans un pain au levain chez Boudin Bakery et le cioppino (sorte d’excellente bouillabaisse san-franciscaine, testée chez Fog Harbor Fish House).

Lombard Street

Un conseil : musclez vos mollets pour pouvoir arriver en haut de la portion sinueuse de Lombard Street ! La rue en elle-même est très longue, puisqu’elle part du Presidio of SF pour aller jusqu’à la Coit Tower mais c’est sa section située entre Hyde Street et Leavenworth Street qui a fait sa réputation. Avec une pente à 27 degrés et ses 8 virages serrés sur une route à une voie, le tout entouré de parterres de fleurs pleins de couleurs, elle est évidemment mythique et représente l’une des images de San Francisco. Il est possible de l’emprunter en roulant mais attendez vous à de sacrés embouteillages car vous ne serez pas seul à vouloir le faire ! De notre côté, nous n’avions de toute façon plus notre voiture donc la question ne se posait pas ; nous y sommes allées à pieds, en venant de l’Ouest pour ensuite redescendre jusqu’à l’Embarcadero. Même si la vue d’ensemble que l’on peut admirer sur de nombreuses photos est bien plus impressionnante que lorsque l’on s’y trouve, le coin est plutôt agréable, avec de très belles maisons tout le long.

Alamo Square (Painted Ladies)

Ce micro-quartier, tirant son nom du parc situé en son centre, est célèbre pour ses fameuses maisons victoriennes colorées, alignées sur quelques dizaines de mètres, que l’on surnomme les Painted Ladies. C’est bien sûr un passage obligé pour toute personne découvrant San Francisco, histoire d’immortaliser cette vue représentative de la City by the Bay. Elles sont effectivement élégantes, ces 7 demeures mitoyennes mais ce qui est le plus spécifique est leur alignement. En effet, des bâtisses à l’architecture similaire, on en retrouve un peu partout en ville mais celles-ci ont fait leur renommée par leur situation et leur emplacement, étant presque soudées les unes aux autres. Elles font aussi partie des plus vieilles maisons de ce type au coeur de SF.

Les Painted Ladies à San Francisco

Golden Gate Bridge

Le voilà enfin, ce pont mythique, emblème de la ville, qui se découvre à travers le smog ambiant, impressionnante structure d’un rouge vif tranchant tantôt dans le bleu du ciel, tantôt dans le blanc laiteux du brouillard californien. Oui, il est beau, majestueux et apporte sa touche d’acier écarlate aux lignes Art Déco dans le paysage coloré de la City by the Bay. De façon beaucoup plus pragmatique, il est aussi un indispensable axe de circulation, permettant de rallier le Nord de la Californie et de traverser la baie sans avoir à faire de détours invraisemblables. Malgré l’inévitable flux de véhicules qui le traversent, il est entouré de verdure puisqu’il prend naissance au bout du Presidio, cet immense parc au Nord de la ville, ce qui le met davantage encore en valeur. Nous l’avons donc admiré, de loin, de plus près, d’un angle puis d’un autre, nous l’avons photographié un peu sous toutes les coutures puis nous l’avons emprunté à pieds sur environ 1km (il est long de 2,7km) avant de s’en éloigner, laissant derrière nous cette vision connue dans le monde entier et que nous avions enfin eu l’occasion d’observer autrement que via des images…

Le Castro

Le quartier, qui doit son nom au superbe théâtre siégeant sur l’avenue principale, est tout simplement le symbole de la culture gay à San Francisco mais, plus largement dans tout l’Ouest des USA. Au départ, simple quartier bon marché, il est devenu un quartier gay à partir de 1975, lorsque Harvey Milk s’y établit et devint un fervent militant de la cause homosexuelle. Aujourd’hui, il regroupe à la fois des bars, restaurants et boutiques tout le long de Castro Street, et est également un quartier très touristique. Au-delà de sa réputation et de l’histoire qui l’accompagne, il est aussi un très beau vestige de l’architecture typique de San Francisco, avec de superbes bâtisses aux formes et aux couleurs reconnaissables entre mille. Il fait donc bien évidemment partie des immanquables. Une dernière chose, pour les fans, les nostalgiques ou les curieux : c’est là que se trouve la fameuse « maison bleue adossée à la colline » de Maxime Le Forestier, au 3841 18th Street.

Mission District

En quittant Castro, on a filé tout droit le long de la 18th Street pour arriver en plein coeur de ce très grand quartier à l’empreinte historique et aux racines indéniablement hispaniques. En effet, il est le plus ancien quartier de San Francisco puisque c’est là que la 1ère mission espagnole, Mission Dolores, s’est établie, en 1791. Aujourd’hui, il s’agit toujours d’un quartier à forte prédominance hispanique mais qui a de plus en plus tendance à être plus hétéroclite. Autrefois réputé dangereux et malfamé, il est dorénavant davantage considéré comme un lieu de contre-culture, avec ses nombreuses fresques murales, ses immeubles aux couleurs vives et quelques bars, restaurants, galeries ou encore librairies indépendants. Bien sûr, on y trouve toujours de vrais petits bistrots où l’on ne parle quasiment que l’espagnol et où l’on peut, par exemple, tester les fameux burritos traditionnels (attention, il faut avoir faim !). En définitive, c’est un quartier à visiter absolument, notamment pour l’architecture, les couleurs et le street-art.

Alcatraz

Bon, alors là, autant annoncer la couleur : c’est un sujet tabou entre nous, voire un sujet qui fâche et qui attriste… Concrètement, Alcatraz, on n’y a pas mis un pied et c’est 100% de notre faute (enfin, surtout celle de Boria, disons-le). Plusieurs mois déjà avant le départ, Laure n’avait de cesse de répéter qu’il fallait s’y prendre à l’avance pour réserver une visite de la célèbre prison, que tout était toujours complet et que certaines personnes prévoyaient leur créneau plus de 6 mois en amont. Boria, toujours très (trop) optimiste répondait avec flegme « T’inquiète, on aura des places ! » et a attendu le dernier moment pour commencer à s’y intéresser. Seulement voilà, même un mois avant d’arriver, c’était trop tard… Tout était complet sur les 4 jours où nous allions être à San Francisco… Il faut quand même savoir qu’Alcatraz était un lieu que Laure rêvait de visiter depuis très longtemps et que, pour elle, SF dirait inévitablement avec Alcatraz. On a tout essayé, vérifiant à de nombreuses reprises si des créneaux ne se libéraient pas, allant à l’embarcadère une fois sur place pour voir si des billets n’étaient pas mis en vente physiquement mais il n’y avait rien à faire !
Bien sûr, c’est un énorme regret que nous avons mais il nous emmène à deux choses positives : la première, c’est qu’on peut vous faire part de notre expérience et insister lourdement sur le fait qu’il faut absolument réserver vos places très à l’avance et la seconde, c’est que nous serons bien obligées, un jour ou l’autre, de repasser par San Francisco pour rattraper cette erreur !

Alcatraz à San Francisco

Chinatown et Little Italy

Bien que l’on n’ai pas vu tous les quartiers chinois de toutes les villes du monde, on est à peu près certaines que celui de San Francisco est l’un des plus impressionnants. Dragon Gate (non, ce n’est pas une nouvelle série dérivée de Game of Thrones…), la porte qui marque l’entrée du quartier, donne tout de suite le ton, tout comme les lampadaires, aux lignes et aux couleurs rappelant sans le moindre doute l’architecture du pays du soleil levant. Il en est de même pour les bâtiments, les devantures, les lampions suspendus entre deux murs et, bien sûr, les idéogrammes que l’on aperçoit tout autour de nous. Ça, c’est pour la rue principale, Grant Avenue. Ensuite, il y a toutes les rues parallèle qui n’en mettent pas autant plein la vue mais qui sont beaucoup plus typiques. Le reste du quartier est donc moins beau mais l’on y retrouve l’effervescence que l’on imagine dans certaines rues en Chine. Il y a du monde partout, les gens parlent fort, négocient des légumes exotiques sur des étals parfois peu engageants et il y aussi beaucoup moins de touristes. C’est d’ailleurs là que l’on a goûté les meilleurs dim sums de notre vie (chez Good Mong Kok Bakery, une adresse qui ne paye pas de mine mais où tout est frais, excellent et peu cher) et que l’on vous conseille d’aller manger si vous voulez quelque chose de local. Pour la carte, sauf à maîtriser le mandarin, il vous faudra bien souvent faire confiance au hasard mais il n’y a rien de tel pour découvrir de nouvelles saveurs alors lancez-vous !

Le quartier de Little Italy jouxte, quant à lui, celui de Chinatown mais il n’a pas les mêmes atouts. En fait, on pourrait presque y passer sans s’apercevoir que l’on s’y trouve. Quelques drapeaux discrets affleurent les façades si l’on y prête attention, les noms des enseignes ont effectivement une consonance chantante et typiquement italienne mais c’est à peu près tout… On en garde le souvenir de quelques beaux édifices originaux, comme la Transamerica Pyramid, qui perce les nuages au loin, ou la très belle église franciscaine National Shrine of St Francis of Assisi, d’un blanc éclatant et aux formes travaillées. Enfin, on a pris un immense plaisir à s’installer dans un vrai petit café italien, au Café Trieste, en terrasse, pour déguster un délicieux espresso et se sentir, l’espace de quelques instants, comme dans l’un des pays du Sud de notre bon vieux continent !

Les quartiers centraux

Civic Center

L’intérêt principal du Civic Center réside dans la présence imposante du très bel édifice abritant l’Hôtel de Ville. Plusieurs théâtres et musées ponctuent également ces quelques blocs mais on ne peut pas dire qu’il y ait une grande effervescence dans les rues. Bien sûr, il faut y passer, ne serait-ce que pour l’aspect architectural mais on ne s’y attarde pas particulièrement.

Union Square

Ici, en revanche, l’effervescence est bien présente ! Union Square est à la fois un quartier central, touristique mais aussi un lieu du quotidien puisque c’est là qu’on retrouve de très nombreux magasins, de prêt-à-porter par exemple. C’est également là que se situe le terminus de deux des trois lignes de cable car toujours en activité (qui sont aujourd’hui plutôt une attraction qu’un véritable moyen de transport). Finalement, ça en ferait presque un incontournable, si ce n’est que ce n’est pas le quartier le plus agréable de la ville, du fait notamment du monde qui y circule en permanence. Néanmoins, en déambulant dans les rues, on tombe sur de superbes bâtiments ou encore des ruelles piétonnes au charme discret ; n’hésitez donc pas à vous y perdre un peu.

Financial District

C’est d’ailleurs de cette façon-là, en vadrouillant au hasard des rues d’Union Square, que l’on est arrivées en plein dans le Financial District. Comme partout dans le monde, c’est un quartier vivant aux heures de bureau mais totalement déserté dès que vient le soir. Que ce soit à Londres, à New-York ou à San Francisco, il y a toujours une ambiance un peu particulière au coeur des FiDi, qui n’est pas forcément déplaisante. Disons que si vous avez un peu de temps devant vous, faites un détour par ici afin de vous imprégner un peu de l’atmosphère et d’y observer quelques prouesses architecturales.

Les plus discrets, entre quartiers résidentiels et branchés

Hayes Valley

C’est un peu notre quartier coup de coeur (et ça tombe bien puisque c’est finalement là que nous logions) ! Très condensé (seulement 5 blocs de large sur 5 de long), plutôt confidentiel, Hayes Valley est à la fois résidentiel et hype. On y a trouvé une floppée d’excellents restaurants, des adresses où boire un bon espresso en terrasse et des bars super sympas, le tout dans une ambiance à la fois paisible en journée et branché le soir. Les immeubles y sont colorés et bénéficient de l’architecture typique de SF, le quartier est vert et l’on peut aisément s’y balader à pieds, même la nuit. Bref, si vous avez l’occasion d’y dormir, c’est vraiment celui que l’on vous recommande pour vous trouver quelques habitudes sympathiques avant de partir à l’assaut des rues en pente ou en rentrant d’une longue journée de visite !

Haight-Ashbury, Polk Street, Nob Hill, Fillmore District, Pacific Heights

Ces 5 quartiers ne sont ni totalement mitoyens, ni entièrement similaires mais ils ont pourtant en commun d’être à la fois des quartiers résidentiels, de bénéficier d’une très belle architecture et d’être également des lieux vivants, ponctués de jolies boutiques et de cafés ou autres commerces.
On a particulièrement aimé les très belles maisons à Haight-Ashbury, l’ambiance bobo chic le long de Polk Street, à Nob Hill ou encore à Pacific Heights ainsi que l’atmosphère de quartier que l’on ressent dans Fillmore District. Ne manquez pas non plus de muscler vos cuisses en grimpant tout en haut de Telegraph Hill pour aller voir la Coit Tower, qui surplombe la ville avec son architecture Art Déco.
Qu’on se le dise, tous ces quartiers ne font pas partie des grands classiques d’une visite de San Francisco mais il reflètent pourtant une bonne partie du mode de vie local. Ainsi, si vous n’êtes pas particulièrement pressés et que vous voulez vous imprégner du rythme et du décor typiquement san franciscain, ils deviennent inévitablement des immanquables.

South of Market (SoMa)

Il s’agit du très grand quartier situé au Sud de Market Street, essentiellement composé d’anciens entrepôts ou ateliers et poursuivant, encore aujourd’hui, sa gentrification entamée dans les années 80-90. C’est l’implantation des Yerba Buena Gardens avec, tout autour, de nombreux musées dont le célèbre SF MOMA (Museum of Modern Art), qui ont donné un nouveau souffle à ce quartier ouvrier. La population branchée de la ville y sort désormais, surtout le soir, dans des restos et bars tendance et le quartier tend à se métamorphoser. Cependant, en journée, il ne revêt pas un intérêt extraordinaire, si ce n’est pour se faire une petite session culturelle.

La nature en ville

Quand on parle de nature, c’est d’abord à la plage que l’on pense. Oui, il y a des plages à San Francisco et c’est l’une des choses qui en fait une ville à part. Cette métropole peut à la fois se targuer d’une architecture unique et d’une situation exceptionnelle en bordure d’Océan. Tout le front Ouest de la ville, du Lincoln Park jusqu’au Lake Merced Park, est bordé d’une longue étendue de sable faisant face au Pacifique et la plage la plus proche du centre vivant de SF est Baker Beach, très agréable et bénéficiant d’une superbe vue sur le Golden Gate Bridge.

Baker Beach est, en réalité, située dans le Presidio of San Francisco, cet immense parc qui recouvre tout le Nord-Ouest de la ville et abrite le Golden Gate Bridge. On peut y emprunter de nombreux sentiers, il comprend également des zones boisées, un parcours de golf et quelques curiosités comme d’anciens bunkers, par exemple.

Un peu plus au Sud, dans le Lincoln Park, n’hésitez pas à arpenter le Lands End Trail, un sentier de randonnée passant à travers les cyprès, le long de la falaise dominant l’Océan, avec des vues sur le Golden Gate Bridge ou encore un labyrinthe fait de pierres. C’est assez exceptionnel de pouvoir randonner dans cet environnement en étant (presque) en plein cœur de la ville donc essayez de ne pas vous en priver ! Le sentier fait une boucle de 5,5 km donc il se parcourt assez rapidement mais vous ne serez sûrement pas déçus !

Toujours à l’Ouest de la ville, au cœur des quartiers résidentiels, on peut se balader dans le Golden Gate Park, très plaisant et qui apporte une touche de verdure au milieu des magnifiques maisons victoriennes des environs.

Enfin, on a particulièrement aimé se poser quelques instants, au soleil, sur les collines du Mission Dolores Park, qui marque le passage du quartier du Castro à celui de Mission. Le parc surplombe la ville, offrant ainsi de très belles vues lorsque le ciel est dégagé et il abrite également quelques monuments emblématiques de l’histoire de San Francisco. Il permet d’avoir un moment de repos, au calme, avant de plonger dans l’effervescence hispanique de Mission District (et d’aller goûter un « super burrito » !).

Alors, le verdict ?!

Sans conteste, San Francisco est belle et pleine de charme ! Son architecture, ses rues en pente, sa situation en bordure d’Océan, ses espaces verts, son mode de vie, son multiculturalisme, sa culture de la gastronomie, tout en fait une ville qu’il ne faut pas manquer lors d’un passage sur la côte Ouest des USA !
En revanche, c’est aussi une ville où l’on peut voir dans les cafés branchés des gamelles mises à disposition des chiens de leurs riches clients mais où, en parallèle, les clients et leurs chiens en laisse peuvent passer, sans même un regard, à quelques mètres de toute une foule de sans-abris, de toxicos, d’anciens combattants passant le reste de leur vie sur de vieux fauteuil roulants rafistolés et d’autres oubliés de la société américaine. On a vraiment eu la désagréable impression que deux mondes distincts vivaient en parallèle, dans les mêmes rues, sans jamais se rencontrer. C’est un peu comme s’il y avait, d’un côté, le monde des vivants et de l’autre, celui des demi-morts, que l’on voit partout en ville mais qui se fondent dans le décor, sans que personne ne s’en soucie. Cette indifférence généralisée vis-à-vis d’un phénomène pourtant très présent à San Francisco nous a laissé un goût amer, qui vient malheureusement estomper quelque peu les beautés de la ville.
Pour le verdict, nous dirions donc que San Francisco est un incontournable des Etats-Unis et qu’il faut lui consacrer plusieurs longues journées mais que le souvenir que vous garderez de votre séjour sera nécessairement terni par les questions sociétales que l’on ne peut ignorer et que l’on se prend de plein fouet dès que l’on met les pieds dans le centre-ville.

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