Paysage sur le site de Geysir dans le Cercle d'Or en Islande
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il avait débuté par la péninsule de Snaefellsnes, notre périple de 16 jours en Islande s’est achevé par le fameux Cercle d’Or, celui dont on entend systématiquement parler lorsque l’on recherche des infos sur l’Islande. Émerveillées par toutes les promesses que ce « concentré d’Islande » avait à offrir, nous avons voulu le conserver précieusement pour la fin du voyage, histoire de finir en apothéose. Bon, sans trop en dévoiler, ce ne fut pas tout à fait l’effet escompté…

Si toutefois vous êtes pressés, vous pouvez cliquer sur les liens du sommaire pour naviguer comme bon vous semble dans l’article, avant de revenir poursuivre votre lecture plus tard 😉

Thingvellir, entre géologie et démocratie à l’islandaise

Ce site, incontournable d’un voyage en Islande, est avant tout célèbre pour son histoire. En effet, il a accueilli les assemblées parlementaires annuelles de 930 jusqu’à 1798, ce qui lui vaut d’être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en sa qualité de plus vieux parlement du monde. Imaginez un peu, en l’an mille, des centaines de vikings réunis à l’Althing (Alþing en islandais, situé au cœur de Þingvellir), dans ce décor naturel gigantesque, débattant pendant deux semaines pour établir les lois du pays… Malheureusement, aujourd’hui, il ne reste rien de ces assemblées, si ce n’est quelques représentations sur des panneaux disséminés le long du parcours qui traverse le parc.
Seulement, ce n’est pas tout ! Thingvellir est également un site géologique totalement incroyable puisqu’il regroupe un nombre considérable de failles et de fissures, dont l’une d’elle sépare littéralement deux plaques tectoniques, la plaque nord-américaine et la plaque eurasienne. Pour les passionnés de géologie, c’est un peu comme propulser en enfant au beau milieu de Disney World ! Pour les novices comme nous, on peut vous dire que ça fait quand même son petit effet de savoir ça en se baladant entre les failles !
Le problème majeur est que, si on ne s’était pas un peu renseignées en amont, on aurait très bien pu déambuler dans l’immensité de Thingvellir sans avoir connaissance de l’une ou l’autre de ses dimensions et c’est franchement dommage au regard de l’importance du site. Alors, bien sûr, on ne demande pas que des écriteaux en lettres fluorescentes soient placardés tous les 10 mètres, loin de là mais un minimum s’impose pour rendre compte de l’histoire et de la géographie du lieu. Pour l’histoire, on mentirait si l’on disait que rien n’est expliqué, ce n’est juste pas très facile à suivre tant il y a de détails. En revanche, pour le côté géologique, on ne nous explique fichtrement rien et ça nous a un peu frustrées, d’autant plus quand on se dit que plein de touristes passent par là sans avoir connaissance de rien. Nous, on cherchait, on essayait désespérément de se dire « ah mais regarde, ça, c’est une faille ; tu crois que là c’est la plaque nord-américaine et là, la plaque eurasienne ? ». Ce n’était pas très glorieux et on s’est senties un peu stupides par moments mais le simple fait de savoir que l’on se promenait là, sur une faille tectonique, nous a finalement suffi à donner une véritable ampleur au site.

Concernant le site en lui-même, il s’étend sur une plaine immense de 237 km² et abrite également le plus grand lac d’Islande, Þingvallavatn, où de nombreux islandais viennent pique-niquer aux beaux jours. Plusieurs parkings sont aménagés à différentes entrées du site mais vous pouvez plutôt opter pour celui du Visitor’s Center, le P1, où vous trouverez quelques informations ainsi que de quoi vous réchauffer dans la boutique attenante (voir les infos sur les parkings sur le lien suivant : Parking – Thingvellir National Park). L’entrée du site se paye par l’intermédiaire du parking, qui s’élève à 750 ISK / jour pour une voiture (environ 5€). De là, vous descendez ensuite vers la plaine, entourés des roches noires de la gorge d’Almannagja (la fameuse faille entre les deux plaques), qui s’élèvent comme des murs entourant le chemin sur lequel vous avancez. Le gigantisme des formations rocheuses est impressionnant tout le long de la descente ! On arrive ensuite sur un parcours formant une boucle d’environ 2h, permettant de profiter des principaux points d’intérêt du lieu, dont la faille d’Almannagja, l’Althing (avec, notamment, le « rocher de la loi », surmonté d’un immense drapeau islandais), la cascade Öxararfoss, avant de passer de l’autre côté du lac pour aller vers l’église et son charmant cimetière. Pour les férus de plongée, vous pouvez également prévoir une descente dans la faille de Silfra, pour vous retrouver entre les deux plaques tectoniques. De notre côté, on n’a pas tenté l’expérience mais ça doit être à faire, surtout quand on sait que c’est l’un des spots de plongée les plus réputés au monde.

Pour ce qui nous concerne, lorsque nous avons atterri à Thingvellir, nous arrivions du Nord et rejoignions Laugarvatn, où se trouvait notre (superbe !) logement pour les derniers jours de notre voyage. Nous y étions donc en fin d’après-midi, ce qui nous a permis d’y passer environ 2h sans trop de monde autour de nous, pour notre plus grand plaisir ! On vous conseille d’éviter les heures de grande affluence, comme pour tous les sites du Cercle d’Or en Islande. En effet, comme il s’agit des plus prisés et des plus visités, vous aurez vite fait de vous retrouver envahis par les hordes de bus venant de Reykjavik donc, sauf si vous n’avez pas d’autre choix, allez-y plutôt en tout début de matinée ou en toute fin d’après-midi (nous, on est plutôt du soir mais ça, c’est à vous de choisir en fonction de votre rythme !).

Geysir, le premier de tous les geysers

Un champ géothermique, c’est l’un des paysages déroutants que l’on peut retrouver à plusieurs endroits de ce pays et notamment dans le Cercle d’Or en Islande. Geysir est à la fois le nom du site et celui du geyser ayant baptisé tous les autres. Aujourd’hui, le Grand Geysir est dormant, c’est-à-dire qu’il ne se réveille et jaillit qu’en de très rares occasions, par exemple lors de séismes. Vous l’aurez compris, il ne faudra pas compter dessus pour voir votre premier geyser. En revanche, vous pouvez vous en remettre à Strokkur, la véritable star du site. Ce geyser-là sort de terre et envoie son panache d’eau bouillante toutes les 5 minutes environ. Vous pourrez donc aisément l’observer à plusieurs reprises et tenter également, avec un tout petit peu de patience, de le capturer au bon moment ! Le site en lui-même est assez petit, on en fait facilement tout le tour en moins d’une heure. Là encore, on vous conseille d’éviter les heures de grande affluence car il s’agit sans doute du lieu le plus visité d’Islande. Pour vous dire, même vers 21h, il y avait encore du monde autour de Strokkur…
Sinon, au-delà des geysers, la zone géothermique comprend de nombreux bassins d’eau fumante et de boue bouillonnante, entre lesquels on se balade au gré des pssshhhtt et des blup-blup qui sortent de terre.
Pour tous ceux qui n’ont jamais vu de tel site auparavant (ce qui était notre cas avant d’arriver en Islande mais pas au moment d’explorer le Cercle d’Or), c’est vraiment une expérience à vivre ! Côté geyser, c’était notre premier et on ne l’oubliera, à ce titre, jamais !

Gullfoss, les « Chutes d’Or »

Dix kilomètres seulement après Geysir, on arrive sur le site de la cascade considérée comme étant l’une des plus belles chutes d’Islande et faisant sans aucun doute partie des plus impressionnantes. Celles que l’on traduit littéralement par « chutes d’or » tirent a priori leur nom de l’arc-en-ciel permanent qui surplombe le tumulte des eaux lorsque le soleil pointe le bout de son nez. Pour l’admirer, deux accès sont aménagés : l’un prodiguant une vue d’ensemble de la cascade depuis le haut, l’autre permettant de s’approcher au plus près de la chute. En réalité, on devrait dire « des chutes » puisque Gullfoss a cette particularité d’être composée de deux étages, le premier de 11 mètres et le second de 21 mètres, allant dans deux directions distinctes.
En arrivant sur place vers 20h (idéal pour ne plus être envahi par la foule), nous avons opté pour le premier parking, celui du bas. On gare la voiture puis on commence à s’avancer vers le canyon avec, en bruit de fond, le vacarme de plus en plus présent des trombes d’eau se déversant dans la gorge étroite. Seulement, en voyant quelques personnes revenir de la chute littéralement trempées, on a vite fait demi-tour pour aller s’équiper : surpantalon et poncho ; là, on était au point et on a pu y retourner sereinement !
Le chemin menant jusqu’à la première des deux chutes, la plus en amont, longe le profond canyon pour remonter jusqu’à l’endroit où l’eau de la rivière Hvítá, provenant directement du glacier Langjökull, se rue de tout son tumulte à travers les roches basaltiques. A mesure que l’on avance, le bruit se fait de plus en plus impressionnant et la brume d’eau qui s’échappe du canyon donne l’impression d’une légère averse constante. C’est sans nul doute ce qui est le plus frappant ici : cette bruine qui remonte en permanence les parois du canyon et arrose tous les alentours. Ainsi, si l’on ne voit pas réellement les chutes avant d’arriver sur le promontoire, l’approche créée son petit effet et amplifie le suspens. Après environ 300 mètres, on atteint la fin du sentier, qui mène entre les deux chutes successives, offrant une vue imprenable sur Gullfoss, qui est pour nous le site le plus mémorable du Cercle d’Or en Islande !
On y est resté le temps de profiter pleinement des chutes d’eau sous tous les angles et de capturer quelques clichés afin d’immortaliser l’instant. Néanmoins, même en prenant tout son temps, le site ne nécessite pas plus d’une petite heure, au cours de laquelle il est même possible d’observer Gullfoss depuis les deux points de vue prévus à cet effet.

Alors, le verdict ?!

Certes, il s’agit du circuit le plus connu d’Islande, considéré comme un immanquable et un véritable concentré de ce que peut offrir le pays. On ne reviendra pas sur ce point puis qu’effectivement, un site géothermique, une cascade impressionnante et une étendue de roches noires pourraient représenter à eux seuls l’Islande. Cependant, c’est également une représentation extrêmement réductrice de toute la diversité de paysages que l’on peut y croiser. En réalité, les sites du Cercle d’Or sont majestueux dans deux situations. La première, c’est celle où vous n’avez pas d’autre choix que de rayonner depuis Reykjavik, faute de véhicule (si vous êtes dans ce cas, vous pouvez d’ailleurs lire notre article Un week-end à Reykjavik, la petite capitale haute en couleurs). La seconde, c’est dans le cas où vous ne pourriez partir que quelques jours et rester alors dans les environs de l’aéroport. Dans tout autre cas, choisissez peut-être de commencer votre périple par ces sites afin de ne pas vous retrouver dans le même état que nous, à savoir quelque peu déçues par trois incontournables.
Alors, pour résumer, malgré le côté trop touristique du Cercle d’Or, les sites sont évidemment à voir mais ne les gardez pas comme la cerise sur le gâteau de votre voyage et faites en sorte d’explorer le reste de l’Islande pour ne pas rester sur votre faim !

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