Avant tout, rappelons que pour nous, le Vietnam correspond à nos premiers pas sur le continent asiatique. C’est un point à ne pas négliger car on se doute que cette omniprésence des deux roues n’est pas seulement spécifique au Pays du Dragon mais à une très grande partie de l’Asie du Sud-Est. Alors, bien sûr, si certains d’entre vous ont déjà voyagé dans ces contrées lointaines, vous ne serez sûrement pas surpris mais, quoi qu’il en soit, on est à peu près certaines que, la première fois, ça marque toujours les esprits ! On peut vous qu’on en a vu défiler de toutes sortes durant notre périple de 3 semaines : des « vélos-stands de nourriture », des « scooters-benne », des familles de 4 personnes sur un 50cc (ça, c’est même très courant !) et des centaines de véhicules chargés comme c’est pas permis…! C’est parfois drôle, parfois impressionnant mais c’est surtout on ne peut plus mémorable ! On a beau avoir déjà vu des reportages, des photos, des vidéos ou tout ce que vous voulez, ça reste quelque chose d’extrêmement surprenant et surtout d’un peu fou ! Alors, on vous a préparé un large panel de scooters et vélos au Vietnam, histoire de vous faire découvrir cette réalité improbable ou de vous rappeler de bons souvenirs !
D’abord, il fait faire un point sur la circulation… Pour vous donner le topo : on est arrivées en plein centre d’Hanoï après un peu plus de 18h de trajet en tout, avec un décalage horaire de 6h, avec chacune nos sacs de 70 litres sur le dos. En sortant du bus, RAS ; l’avenue était large, on était sur sur le trottoir donc jusque là, rien d’exceptionnel. Ça a commencé à se corser à partir du moment où on a dû emprunter des petites rues… Là, on était en Asie ! En fait, il faut savoir qu’il n’y a globalement jamais de trottoirs praticables puisqu’ils sont occupés soit par des dizaines de scooters stationnés, soit par les terrasses de restaurants, de stands de rue ou de cafés. Concrètement, les piétons marchent sur le bas-côté. Vous nous direz que c’est jouable si on longe bien les trottoirs. Oui, bien sûr mais c’est sans compter le flot ininterrompu de scooters, vélos, cyclo-pousses et voitures, dans tous les sens, parfois à contresens. C’est sans compter également les obstacles à contourner, les autres piétons, les klaxons quasi-permanents et le fait, en plus de tout ça, qu’on doive continuer à suivre le GPS pour réussir à trouver l’hôtel !
Alors, on vous rassure, on a fini par arriver à bon port et par s’habituer à cette circulation qui paraît totalement anarchique ! On utilise le verbe « paraitre » parce que, finalement, ça s’organise malgré tout… Le plus étonnant, c’est sans doute que les locaux, peu importe s’ils sont à pieds ou véhiculés, ne se retournent absolument jamais pour voir si quelque chose arrive derrière (en même temps, au bout d’un moment, on ne le faisait plus non plus, sinon on passe sa vie à vérifier derrière, à droite, à gauche, voire devant !). C’est comme si tout se régulait naturellement, à coups de klaxons pour avertir celui de devant et à allure généralement plutôt modérée. Certes, on ne compte plus les fois où on a vu des voitures passer à quelques centimètres d’un scooter ou des scooters frôler des passants mais, à part quelques blessures visiblement encore vives sur les jambes des touristes, on n’a jamais assisté à un accident sérieux. Bien sûr, ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas, loin de là ; en revanche, ce qui est à nos yeux un joyeux bordel est, en réalité, un bordel organisé ! Evidemment, tout ça est vrai aussi bien dans les villes que dans les campagnes, la densité de circulation en moins.
Une petite vidéo pour vous donner une idée de la circulation… Et là, franchement, il n’y avait pas grand monde !
Le plus difficile pour ceux qui ne sont pas habitués restera sans doute de traverser une rue ; c’est une véritable épreuve, au moins digne d’un jeu de confort dans Koh Lanta, surtout si vous la tentez en plein après-midi, au cœur d’Hanoï ! Pour vous donner un ordre d’idée, on va simplement se contenter de vous traduire les quelques phrases écrites en anglais sur une feuille déposée dans notre chambre d’hôtel…
« Conseil aux voyageurs – Comment traverser les rues :
- être détendu et avoir confiance en soi,
- regarder des deux côtés de la route et faire attention aux véhicules arrivant vers soi,
- marcher lentement et à allure constante,
- NE JAMAIS REVENIR SUR SES PAS. »
Ca donne le ton, non ?! Et oui, le dernier point était vraiment écrit en majuscules ! En tout cas, c’est exactement ce qu’il faut faire ! Bon, pour tout dire, on a eu ces conseils-là à la toute fin du voyage puisqu’ils n’étaient pas indiqués dans l’hôtel où nous avons passé la première nuit… De toute façon, comme personne ne s’arrête jamais sur les routes, c’est finalement assez intuitif comme méthodologie !
Il n’y a qu’une fois où, vraiment, on a galéré… On était fatiguées, il faisait chaud et la rue était particulièrement passante. On est restées au moins 4 ou 5 min au bord du trottoir, à essayer de trouver un petit créneau pour se lancer mais rien… C’est là qu’un couple de vietnamiens, qui devaient avoir entre 70 et 80 ans, sont arrivés derrière nous, chacun nous a délicatement attrapées par le bras et ils nous ont fait traverser avec eux, tout doucement, sans même jeter un coup d’œil vers les vagues de véhicules qui déboulaient en permanence ! Ils ont dû se dire : « les pauvres, elles vont rester là pendant 1h si on ne les aide pas… » ! Touchées par tant de gentillesse et de simplicité dans les gestes, on a essayé de prononcer nos plus beaux cảm ơn (« merci » en vietnamien, qui se prononce plus ou moins « cam eun »), on s’est échangé de grands sourires et on a pu reprendre notre chemin. C’est aussi ça, le Vietnam…!
Là où ça en devient presque poétique tant ça semble complètement absurde, c’est par rapport à tout ce que les gens peuvent embarquer sur leur vélo ou leur scooter… C’est hallucinant ! On regarde et on se demande juste « mais comment ça tient ?! »… On voit de tout sur les véhicules et chaque espace est utilisé pour faire tenir quelque chose. Pour ce qui est du nombre de personnes sur un scooter, on en a vu jusqu’à 5 : 2 adultes, 2 enfants, 1 bébé… On dirait que la place est illimitée, à l’image du sac de Mary Poppins… En tout cas, le champion du monde de Tetris n’a qu’à bien se tenir !
Il y a aussi, bien sûr, les traditionnels cyclo-pousses, surtout très présents dans les villes, notamment à Hanoï, Hué et Hoi An. De ce que nous en avons vu, ils sont surtout empruntés par les touristes. Nous, on s’est simplement contentées de les observer et d’en photographier quelques uns…
Les scooters sont PARTOUT dans ce pays ! Dans les marchés, peu importe qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, les gens font leurs courses sans couper le moteur, juste en posant le pied à terre (où en se servant de leur pied pour montrer ce qu’ils veulent acheter…!). Bon ok, niveau hygiène, c’est pas fou mais, de toute façon, il ne faut pas être regardant si vous faites un tour au marché donc un peu plus, un peu moins, on n’est plus à ça près ! Quoi qu’il en soit, on vous conseille vraiment d’en faire plusieurs, des marchés ; c’est un monde à part, une expérience en soi ! Nous, on y allait dans chaque ville !
Et puis, il y a aussi toutes ces scènes de vie propres au Vietnam, peut-être à d’autres pays d’Asie également, qui rendent le voyage un peu plus magique à chaque coin de rue, à chaque détour… A Hoi An, en fin d’après-midi, les pêcheurs roulent sur la plage avec tout leur matériel pour trouver le meilleur coin de pêche. Dans les villes, on voit de grands cartons entreposés dans les rues et puis on comprend qu’ils sont là pour être posés sur les scooters garés afin qu’ils ne surchauffent pas au soleil. Dans les campagnes, on peut observer les fermiers guider leurs buffles à scooter et on croise des pompes à essence d’un genre très particulier ! Et puis, bien sûr, il y a les siestes… Alors déjà, on a découvert que c’était une vraie institution au Vietnam. Les gens se reposent à l’ombre dans n’importe quelle situation mais la position qui semble avoir leur préférence est clairement d’être allongés sur leur scooter, les pieds sur le guidon !
En tout cas, qu’il s’agisse de scooters ou de vélos, on se retrouve bien souvent face à des situations invraisemblables, qui nous laissent autant de souvenirs en tête et participent pleinement de l’ambiance de ce fabuleux pays. Cependant, il ne faut pas oublier aussi son côté serein, paisible et sa population toujours souriante, qui s’illustre parfaitement par ces trois images sur lesquelles on avait envie de vous laisser, en nous disant qu’elles vous donneront forcément envie de découvrir davantage le Vietnam !