Vue colorée de train street de nuit à Hanoï au Vietnam

Avant même de partir à sa rencontre, Hanoï résonnait déjà de deux façons très différentes dans nos esprits. D’un côté, nous avions en tête des images d’une circulation dense et anarchique, d’une ville à l’agitation permanente, emplie de monde et de bruit. Cependant, une autre partie de nous entendait les notes douces et enivrantes d’une chanson évoquant Hanoï, ses paroles délicates et mélancoliques, racontant une ville pleine de contrastes (si ça ne vous dit rien, écoutez-la et dites-nous ce que vous en pensez : Hanoï – La Grande Sophie). Et bien Hanoï est exactement tout cela à la fois ! Temples, pagodes, lacs, scooters par milliers, vendeurs de rue, vélos…tout se bouscule à Hanoï mais toujours dans une atmosphère paradoxalement sereine, qui donne envie de s’y attarder chaque fois un peu plus longtemps. Cette ville fascinante, aux multiples facettes, nous a littéralement charmées ! Nous y avons passé une première soirée à notre arrivée au Vietnam et deux journées pleines à la fin de notre périple (d’ailleurs, n’hésitez pas à consulter notre itinéraire et budget pour 3 semaines au Vietnam pour en savoir plus). Alors, si vous vous demandez que faire à Hanoï en 2 jours, on vous explique tout ça sans plus attendre !

Si toutefois vous êtes pressés, vous pouvez cliquer sur les liens du sommaire pour naviguer comme bon vous semble dans l’article, avant de revenir poursuivre votre lecture plus tard 😉

Prendre la température de la ville à la nuit tombée

Pourquoi commence-t-on par évoquer Hanoï de nuit ? Et bien, tout simplement parce que c’est de cette façon-là que nous l’avons découverte… Fraîchement débarquées de notre avion, nous avons pris le bus pour rejoindre le centre puis, après une bonne douche à l’hôtel, nous avons rejoint son rooftop. Il faisait déjà nuit et pourtant, même au 11e étage, la chaleur était bien présente (nous avions quitté Paris sous une dizaine de degrés donc autant dire qu’il a fallu un petit temps avant de s’acclimater aux 40°C ressentis !). La nuit tombe tôt au Vietnam, entre 17h15 et 18h45 en fonction des mois, mais ce n’est pas pour autant que la vie s’arrête, loin de là ! C’est ainsi que, depuis notre terrasse, une bia en mains pour se rafraîchir, nous avons admiré les lumières de la ville avant d’aller à sa rencontre.
Lorsque nous sommes descendues, nous avons avancé un peu au hasard, nous laissant guider par les lumières, les bruits, l’animation. Et on peut dire qu’il y en avait, de l’animation ! A peine sorties de l’hôtel, nous découvrions déjà les scooters par centaines, les trottoirs si encombrés qu’on ne peut pas y circuler sans zigzaguer, les klaxons mais aussi les gens attablés au restaurant ou au café, discutant, riant, ces terrasses où tables et chaises en plastique coloré sont à hauteur d’enfant, tout ce tourbillon de vie qui, s’il s’apaise aux heures avancées de la nuit, ne s’arrête jamais totalement.
Ca, on le sait car, la première nuit, malgré plusieurs essais, on n’a pas réussi à fermer l’œil donc au bout d’un moment, on n’a rien trouvé de mieux que d’aller se balader… Même à 3h du matin, certaines terrasses étaient encore occupées par des locaux en train de manger des soupes et plats en tous genres !

Ainsi, ce qui nous a vraiment marqué c’est le fait qu’Hanoï semble ne jamais vraiment dormir, du moins dans les quartiers centraux. Ce ressenti est évidemment accentué par le fait que le soleil décline tôt mais ce n’est justement pas quelque chose qui freinera votre exploration car la vie continue pleinement malgré la nuit, entre marchés, commerces, circulation, vendeurs de rue et restaurants ! D’ailleurs, pour le marché, on vous recommande d’aller vous balader dans celui qui se trouve aux abords de la porte Ô Quan Chưởng, seule porte de la ville qui soit encore debout. Vous y trouverez de nombreux étals et pourrez profiter de cette ambiance si particulière, propres aux marchés vietnamiens qui sont un peu comme un monde à part !
Lorsqu’il commence à se faire tard et que l’on s’écarte un peu des rues les plus passantes, on retrouve le calme de quelques passants ou de bribes de discussions mais on ne s’y sent jamais vraiment seul et on peut, nous aussi, déguster un café froid sur une terrasse chaleureuse et paisible (ce que l’on n’a jamais manqué de faire, vous vous en doutez !).
Enfin, la nuit est aussi un moment propice à des scènes de vie déroutantes, comme ces femmes qui, à l’arrière des restaurants, font la vaisselle du jour à même le sol… C’est visiblement très commun comme pratique mais, après tout, ça évite de salir les cuisines…!

Se balader autour du lac Hoan Kiem et visiter le temple Ngoc Son

Symbole de la capitale vietnamienne, le lac Hoan Kiem se situe en son centre, comme un lien entre le quartier historique au Nord et les rues où dominent l’architecture coloniale au Sud. Il est aussi le lien entre touristes et locaux ou encore entre générations puisque l’on y croise aussi bien des personnes âgées y pratiquant leur balade quotidienne, des quarantenaires dynamiques venant faire leur séance de sport ou des jeunes assis sur la rive. Hanoï est très souvent représentée par son lac, sur lequel repose la Tour de la Tortue, ce petit édifice devenu lui aussi symbole de la ville.
Mais plus qu’un simple symbole, le lac Hoan Kiem est un vrai lieu de vie, un carrefour entre les différentes sphères de la société et une forme d’allégorie de la ville en ce sens qu’on y trouve calme, verdure et apaisement alors même qu’il se situe en plein milieu d’Hanoï, entouré d’une circulation particulièrement dense. Lorsque l’on s’y promène, on ressent cette ville en perpétuel mouvement que l’on entend par le biais quelques klaxons lointains et feutrés, cette effervescence permanente qui bouillonne autour du lac qui est, quant à lui, comme une parenthèse de douceur entre l’eau et l’ombre des arbres.

Relié à la rive du lac par un charmant pont de bois rouge, le temple Ngoc Son ou « temple de la montagne de jade » (on aime beaucoup de nom enchanteur…) est situé sur une petite île et offre une jolie balade, certes assez courte mais apaisante, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur des différents bâtiments. C’est une pause agréable pour s’éloigner un peu des vrombissements du centre-ville.
Pour l’anecdote, vous pourrez y voir une tortue géante empaillée, dernière représentante d’une espèce qui avait élu domicile dans le lac Hoan Kiem… L’animal symbolise surtout chez les vietnamiens les siècles de lutte pour l’indépendance du pays, du fait d’une légende populaire mêlant un empereur, une tortue et une bataille permettant de repousser les Chinois hors des frontières.
Pour les aspects pratiques, l’accès est payant (50000 VND, soit 2€ environ) et, pour ceux qui n’avaient pas prévu de quoi se couvrir (oui, comme nous !), de longues blouses sont prêtées à l’entrée.

Découvrir le quartier Hoan Kiem, cœur battant d’Hanoï

Le nom de ce quartier lui vient directement du lac, au Nord duquel s’étendent les ruelles du centre historique, tandis qu’au Sud, on retrouve plutôt le centre névralgique de la capitale. Le mieux, pour le découvrir, est de s’y perdre, de marcher au hasard des rues et surtout de regarder partout où vous le pouvez !
A votre hauteur, vous verrez passer scooters et vélos, si représentatifs du Vietnam et d’une grande partie de l’Asie du Sud-Est mais aussi des vendeurs en tout genre, transportant leur marchandise sur des poussettes ou sur deux paniers placés aux extrémités d’une palanche, cette longue tige de bambou portée sur l’épaule.
En regardant plus haut, vous admirerez un savoureux mélange mêlant des constructions quelque peu anarchiques mais aussi des temples, des devantures fleuries, des lanternes ou encore des bâtiments à l’architecture française, comme l’Opéra d’Hanoï.
N’oubliez pas non plus de regarder un peu plus bas de temps en temps, d’une part pour ne pas vous prendre les pieds dans on ne sait quel obstacle mais avant tout car une grande part de la vie vietnamienne se passe accroupie ou sur des chaises et tabourets d’à peine quelques centimètres de haut… Sur les marchés, les vendeurs de fruits et légumes ont souvent leur étal à même le sol, les terrasses de restaurants (on le disait plus haut) sont rarement à la hauteur que l’on a l’habitude de voir en Europe par exemple, les gens se tiennent accroupis pendant des heures, tantôt préparant à manger, tantôt faisant leur vaisselle ou encore simplement pour une conversation téléphonique.
Hoan Kiem est donc un bouillonnant concentré de vie, d’architecture, de commerces, qu’il faut prendre le temps d’arpenter pour s’imprégner de son atmosphère, de ses couleurs, de son bruit aussi (mais ça fait partie du tout) et commencer à percevoir le charme si particulier qui se dégage d’Hanoï et de son centre-ville.

Pour le petit point culture, historiquement, 36 corporations d’artisans se sont installés au cœur du quartier, chacune ayant sa rue dédiée. C’est aujourd’hui toujours le cas et même si l’artisanat a parfois été remplacé par des commerces plus modernes, on se balade dans le centre en passant d’une rue où s’alignent des dizaines de quincailleries à une autre où l’on retrouve exclusivement des étals d’épices et ainsi de suite. On avance donc au gré des rues, en essayant de deviner (ce n’est souvent pas très compliqué !) à quel commerce est dédiée cette artère ou cette ruelle. Niveau étude de marché, on pourrait se dire que regrouper de cette façon les boutiques par nature n’est pas très bon pour la concurrence mais ça a l’air de fonctionner !
A l’époque, les commerçants étaient taxés en fonction de la largeur de leur devanture, ce qui a forcé à faire preuve d’ingéniosité et a donné lieu à des bâtiments très étroits et hauts, qu’on appelle aujourd’hui des « maisons tubes ». Ces constructions sont typiques du vieux quartier d’Hanoï et lui donnent une allure étonnante, parfois presque bancale.
Quant aux boutiques en elles-mêmes, la quantité de marchandises au mètre carré est tout simplement hallucinante, peu importe ce qui y est vendu ! C’est un peu comme sur les scooters ou les vélos, on se demande souvent comment ça tient mais ça participe pleinement du charme improbable de cette ville ! D’ailleurs, si vous voulez découvrir les invraisemblables chargements que les vietnamiens mettent sur leurs véhicules, faites un tour sur notre article Scooters et vélos au Vietnam : tout un poème !

Flâner dans le paisible quartier de Ba Dinh

Ba Dinh ou, du moins, une partie du quartier, est également un incontournable d’Hanoï, notamment car il regroupe de nombreux édifices immanquables.
Le plus célèbre d’entre eux est sans nul doute le mausolée d’Hô Chi Minh. On ne peut pas dire que le monument soit beau (sauf pour les fans de l’architecture communiste des années 70 ; pourquoi pas, on ne juge pas !) mais il est impressionnant, surtout pour un seul homme. Il mérite donc évidemment le détour et il est aussi possible d’y entrer mais les horaires sont assez incertains… Théoriquement, il est ouvert de 10h à 12h mais les changements semblent être assez fréquents. Nous, on n’a pas pu avoir le bon créneau donc on ne l’a vu que de l’extérieur mais sachez qu’il faut être couvert(e) pour y entrer donc, au cas où, prévoyez en conséquence.
Le quartier abrite également le palais présidentiel, les ministères ou encore le centre du parti communiste ainsi que plusieurs musées, qui sont tout autant de bâtiments souvent issus de l’architecture néoclassique des années 1900, organisés autour de larges avenues, ce qui tranche totalement avec Hoan Kiem.
En allant vers le Nord, on arrive aux abords d’un grand lac, Hồ Tây ou Lac de l’Ouest, où l’on trouve un très beau temple, Quan Thanh, et une superbe pagode, Tran Quoc, posée sur l’eau et entourée d’une végétation luxuriante. Là, vous êtes peut-être en train de vous dire : « mais…c’est quoi la différence entre un temple et une pagode ?! ». On s’est posé la même question ! Alors, pour vous éviter une recherche, on va faire simple : au Vietnam, la pagode est dédiée à Bouddha, tandis que le temple est consacré à un saint, un héros national, une divinité ou un génie ayant œuvré pour le bien de toute une communauté. Voilà, vous savez tout !
Quoi qu’il en soit, la pagode Tran Quoc a la particularité d’être la plus ancienne de la ville puisqu’elle a été construite au VIe siècle. Elle est aussi l’une des plus belle que l’on ait vues durant notre voyage et on dit ça même si on n’a pu l’admirer que de l’extérieur. On n’a pas eu beaucoup de chance niveau horaires ce jour-là puisqu’après l’échec du mausolée d’Ho Chi Minh, qui était déjà fermé quand on a voulu le visiter, on est arrivées devant la pagode à 12h et on s’est trouvées face à panneau indiquant « lunch time : 12h-14h« … On a laissé tomber, ce n’était visiblement pas le bon jour !
C’est donc vers le micro-quartier Truc Bach qu’on s’est rabattues, à l’Est du lac du même nom et ce fut une très belle découverte qu’on vous recommande à 100% ! C’est encore une autre Hanoï que l’on y découvre, très verte, très paisible, où l’on peut flâner au bord de l’eau et s’installer sur une terrasse pour profiter de l’ambiance très agréable du quartier, qui offre une vraie parenthèse dans l’agitation trépidante de la ville. On a beaucoup aimé !

Ne pas oublier de regarder passer le train !

Revenons un peu en arrière, à notre première sortie dans les rues de la capitale !
Sans la chercher, on est très vite arrivées à la fameuse train street, qu’on a donc empruntée en longeant les rails bordés de part et d’autres de terrasses et de dizaines de lanternes de toutes les couleurs. On a fini par s’installer, nous aussi, dans un petit restaurant pour déguster notre premier repas sur le sol vietnamien : pho et goi cuôn.
Au bout d’un moment, alors qu’on était en train de manger notre soupe, on a commencé à percevoir une agitation inhabituelle provenant des terrasses alentours. On a commencé à se dire que, peut-être, un train arrivait au loin mais sans trop y croire non plus car nous étions persuadées que la circulation dans cette rue avait été arrêtée pour des raisons (évidentes) de sécurité. Malgré tout, à force de cris, de sifflets, de rangements de chaises, on a compris que notre info était fausse (en réalité, c’est le cas seulement pour un tronçon, qui devenait trop dangereux) et que le train allait bien passer juste devant nous… Quelques secondes plus tard, un long train de marchandises a défilé à quelques centimètres de notre table ; c’est impressionnant ! Et voilà, sans le vouloir, sans même penser qu’il existait encore, nous venions d’assister à l’un des « spectacles » les plus étonnants d’Hanoï…!
Pour ce qui est de l’aspect pratique, ce sont les commerçants qui s’occupent de la sécurité, en veillant à ce que rien, ni personne ne soit trop au bord du trottoir quelques minutes avant que la sirène du train retentisse. Au final, on a assisté à cette surprenante organisation trois fois dans la soirée puis à d’autres reprises lorsque nous sommes revenues à Hanoï et, après nous être renseignées, il semblerait que les trains passent le plus fréquemment entre 15h30 et 21h.
Bien sûr, train street est un incontournable de la ville, d’autant plus à la nuit tombée !

Alors, le verdict ?!

On ne va pas y aller par quatre chemins, ni faire durer le suspens : on a beaucoup aimé Hanoï ! D’une part, bien sûr, pour la découverte pleine et entière à laquelle on l’associe : les rues de la capitale vietnamienne représentent nos premiers pas sur le continent asiatique. Mais c’est aussi et surtout pour son ambiance, son atmosphère, tout ce qui s’en dégage ainsi que ces paradoxes permanents que l’on y rencontre. C’est une ville à la fois vibrante et sereine, très urbanisée et très verte, une ville que l’on a plaisir à découvrir mais que de laquelle on veut parfois s’éloigner pour retrouver un peu de calme, une capitale à la fois moderne et emprunte de traditions… C’est sans nul doute une ville à découvrir !
Pour ce qui est du temps à lui consacrer, nous dirions que 2 jours est vraiment le strict minimum. En effet, de notre côté, nous avons dû faire l’impasse sur plusieurs visites que l’on avait pourtant mis sur notre liste dont le temple de la Littérature, le marché couvert Dong Xuan, la pagode Mot Cot ou certains musées. Bien sûr, c’est un choix que l’on a fait, préférant de temps à autre s’arrêter en terrasse ou tout simplement flâner dans les ruelles plutôt que d’aller visiter tel ou tel monument.
En définitive, si vous voulez, comme nous, aussi bien visiter que profiter de la vie locale, l’idéal serait sans doute un long week-end de 3 voire 4 jours.
Malgré tout, en 2 jours pleins, on a pu découvrir nombre de ses quartiers ou monuments et surtout prendre pleinement le pouls de la ville, pour notre plus grand bonheur ! 

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Commentaires :

  • Marie

    1 juin 2024

    Article vraiment exhaustif ! J’ai l’impression d’avoir raté plein de trucs, ce qui me pousserait à y revenir 😉
    Et pourtant j’y ai passé 2 jours et demi. Cela dit, c’était pendant la « canicule » d’avril. C’était étouffant.
    Merci les fille de ce superbe article !

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