Paysage à Hvalnes dans l'Est de l'Islande
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Est de l’Islande est une région presque confidentielle, que l’on découvre si l’on choisit de s’éloigner un peu du parcours touristique classique, qui consiste généralement à pousser jusqu’à Jökulsárlón. Pour ce qui nous concerne, nous avions pris le parti d’explorer plus ou moins l’ensemble de l’île et notre road trip nous a ainsi rapidement menées vers l’Est (d’ailleurs, n’hésitez pas à consulter notre itinéraire et budget pour 16 jours en Islande pour en savoir plus). Nous avons passé, en tout, deux journées pleines à parcourir ces routes grandioses traversant une série de fjords tous plus impressionnants les uns que les autres et à passer de villages en hameaux, dans cette région quasi déserte, jusqu’à atteindre celui qui sera un vrai coup de cœur, Seyðisfjörður, sans oublier de découvrir des sites incroyables, comme celui du canyon de Stuðlagil. Pour résumer, on pourrait dire que dans l’Est de l’Islande, on ne croise que très peu de monde, on mange plutôt bien et on découvre des paysages superbes, d’autant plus que la météo a été plutôt clémente avec nous sur cette partie du road trip ! Alors, si vous avez un peu de temps devant vous, que vous souhaitez apprécier le pays sous une nouvelle facette et que vous appréciez particulièrement rouler au milieu d’un décor splendide, ne manquez pas de passer quelques jours vers l’Est !

Vous pouvez cliquer sur les points de la carte pour avoir plus d’informations et si toutefois vous êtes pressés, vous pouvez également cliquer sur les liens du sommaire pour naviguer comme bon vous semble dans l’article, avant de revenir poursuivre votre lecture plus tard 😉

L’extraordinaire route des fjords de l’Est de l’Islande, de Hvalnes à Seyðisfjörður

L’aventure des fjords de l’Est commence au niveau de la réserve naturelle d’Hvalnes. Cette longue étendue de sable noir bordée par l’Océan Atlantique nous a permis d’amorcer une journée sous un soleil radieux. En retrait de la plage, les paysages donnent un avant-goût des fjords qui se dessineront par la suite.
On peut aisément passer la journée à savourer la route, qui est le principal intérêt de cette partie de l’Islande. Avec un ciel découvert, on avale les kilomètres en admirant les paysages alentours, en traversant les fjords, en longeant les montagnes parées de vert et de noir. C’est une région très peu fréquentée, ce qui renforce cette impression de liberté, ce sentiment d’être seul dans ce monde gigantesque, entre terre et mer. Indubitablement, elle fait partie des portions de route que nous avons le plus apprécié durant notre road trip !

Bien sûr, il ne faut pas passer à côté des quelques villages, souvent situés en embouchure de fjord, qui ponctuent la côte. Notre premier arrêt s’est effectué à Djúpivogur. L’endroit n’a pas énormément de charme mais on peut y boire un excellent chocolat chaud dans la plus ancienne demeure de la ville, Langabúð, construite en 1790. C’est une petite pause plus qu’agréable avant de repartir le long de la route.

Après Djúpivogur, on suit littéralement le tracé des fjords pour arriver à Stöðvarfjörður, une charmante petite bourgade, certes presque sans vie mais non dénuée d’attraits, aussi bien de par ses maisons aux couleurs vives, son ancienne église blanche et bleue et sa situation au coeur d’un fjord. On s’y est baladé, en profitant du soleil, des paysages et du calme puis nous avons repris le volant pour voguer vers de nouvelles aventures.

Fáskrúðsfjörður a été notre arrêt suivant. On retrouve ici quelques symboles français puisque des marins français s’y sont installés jusqu’en 1914. Les liens étroits entre ce village de bout du monde et la France sont encore présents aujourd’hui à travers des drapeaux ou la traduction en français de tous les panneaux de signalisation. C’est étonnant car l’on ne s’y attend absolument pas ! Pour ce qui est du village en lui-même, il ne nous a pas laissé autant de souvenirs que Stöðvarfjörður mais il recèle tout de même quelques atouts donc il mérite, quoi qu’il en soit, le détour.

Après avoir fait une pause, en terrasse, au Café Sumarlina à Fáskrúðsfjörður, nous avons poursuivi notre périple en direction de ce qui est considéré comme l’un des plus beaux fjords de l’Est, Mjóifjörður. Pour rejoindre ce petit village et découvrir le fjord, deux options sont possibles : par la route en bifurquant le long de Mjóafjarðarvegur ou alors par un bac que l’on emprunte à Neskaupstaður pour une courte traversée. Pour être très honnêtes, nous avons suivi bêtement notre GPS et nous n’avions pas du tout prêté attention au fait qu’il soit nécessaire d’embarquer dans une navette maritime. Après avoir passé Reyðarfjörður et Eskifjörður, nous sommes donc arrivés à Neskaupstaður et c’est là que nous avons compris notre erreur… Le GPS nous emmène jusqu’à un embarcadère où, bien sûr, au vu de l’heure déjà avancée, tout présentait volet clos. Un peu énervées d’avoir fait autant de kilomètres pour rien, nous avons décidé de repartir vers la route 1 et d’avancer vers notre destination finale du jour, Seyðisfjörður. Heureusement, ce qui nous a un peu redonné le sourire, c’est que, de toute façon, la route d’accès à Mjóifjörður (route 953) était fermée pour plusieurs jours donc nous n’aurions pas pu y accéder, même si nous nous étions un peu plus renseignés en amont.

Nous avons donc continué jusqu’à Egilsstaðir avant de bifurquer, en toute fin de journée, sur la route 93 en direction de Seyðisfjörður. Là, ce fut 24km de pur bonheur qui s’offrirent à nous ! Cette route est absolument fantastique et représente un voyage en soi. En effet, en quelques minutes à peine, on change totalement de décor et d’ambiance, passant d’une plaine verdoyante à un plateau volcanique enneigé en seulement 5 ou 6 virages ascensionnels. D’un coup, nous avons ressenti le froid, nous sommes passées au milieu de névés immaculés sur fond noir et il n’y avait alors plus rien alentours que ce paysage désertique. Puis la descente s’amorce, tout aussi impressionnante, vers l’embouchure du fjord et vers cet adorable village de Seyðisfjörður qui dessine un arc de cercle tourné vers la mer au pied des montagnes. Un vrai spectacle, inoubliable !

Cependant, comme la journée avait été longue à parcourir une bonne partie de l’Est de l’Islande, ajoutant à cela les déconvenues relatives à Mjóifjörður ainsi que nos estomacs criant famine, nous avons roulé derechef en direction de notre logement, jeté nos affaires à l’intérieur puis nous nous sommes empressées d’aller prendre une table, bien au chaud, au Kaffi Lara, que nous avions repéré en amont. C’est donc seulement après avoir dégusté une belle grillade d’agneau accompagnée d’une bière locale que nous avons découvert le village. Là, le coup de cœur pour Seyðisfjörður s’est confirmé ! Nous avons profité d’une belle soirée, certes un peu fraîche mais avec une superbe luminosité, pour déambuler autour du lac, aller jusqu’aux pieds de la cascade Búðareyrarfoss, qui coule le long de la rive est du fjord et savourer chaque instant, chaque maison aux couleurs toujours vives, chaque parcelle de jardin ouvert et souvent parsemée de sculptures colorées ou d’objets non identifiables donnant cette impression de joyeuse anarchie. Bien que le village soit à la fois petit et isolé, il est loin d’être en reste au niveau de l’ambiance qui s’en dégage. On y a trouvé un bar à vin, à l’atmosphère feutrée, un peu intello, un pub où rockeurs, métalleux et autres jeunes punks se mêlaient autour de pintes de bières, sur fond de musique rock, ou encore un food truck installé dans une carcasse rafistolée de vieux sous-marin en tôle (au passage, on vous en dit plus sur la gastronomie islandaise et on vous partage nos bonnes adresses dans notre article : Où et quoi manger en Islande !). On y a traîné jusqu’à 23h environ et, pour être honnêtes, nous avions déjà envie de passer une autre soirée à Seyðisfjörður (mais nous devions reprendre la route le lendemain…) tant cette ambiance, cette architecture typique et chatoyante et ce décor fabuleux dans lequel est planté ce village surprenant nous ont charmées !

Nous nous sommes malgré tout décidées à regagner notre logement (charmant, lui aussi !) pour passer une bonne nuit reposante et être d’attaque au réveil. Avant de nous coucher, en fumant une cigarette sur notre terrasse en bois dominant le fjord, on a profité d’un dernier spectacle que l’on n’avait absolument pas anticipé : un groupe de d’ados avait allumé un feu de camp sur la minuscule plage du village, ils riaient et dansaient joyeusement autour du feu, tandis que certains d’entre eux se relayaient pour prendre un bain de minuit dans l’eau sans doute glacée du fjord (pour vous donner un ordre d’idée, nous avions sorti gants et bonnets tant le fraîcheur de la nuit était vivifiante alors on ose imaginer la température de l’eau…) ! C’est donc sur cette scène on ne peut plus islandaise que l’on a fermé les yeux pour mieux les rouvrir, au matin, à l’assaut de nouvelles aventures, bien que le coeur un peu lourd de devoir quitter ce petit havre de paix…

Hengifoss, la cascade parée de rouge et noir

Nous avons repris la magnifique route 93 pour regagner la route 1, en faisant une pause ravitaillement dans un supermarché d’Egilsstaðir afin d’avoir quelques denrées en réserve. De là, nous avons longé le lac Lagarfljót par la route 95 puis la 931, en passant par de jolis paysages de forêt, très surprenants pour l’Islande. Après 35km, on arrive au parking d’Hengifoss, réputée pour être l’une des plus belles cascades du pays. Sa spécificité est d’être composée de roche noire dans laquelle s’intercalent des couches d’argile rouge, donnant un contraste en rouge et noir (Jeanne Mas, elle est pour toi celle-ci !) tout-à-fait étonnant, d’autant plus lorsque le soleil est au rendez-vous.
Même s’il faisait encore à peu près beau lorsque nous sommes sorties de voiture, nous étions désormais rôdées et nous nous sommes équipées de nos surpantalons et vestes de pluie avant de commencer à grimper. Parce que, oui, ça grimpe ! Ça n’a pas l’air comme ça et la distance à parcourir pour atteindre Hengifoss n’est pas très longue (2,5 km) mais le dénivelé fait mal aux mollets. Il faut compter un peu plus d’une heure pour en voir le bout. Heureusement, environ à mi-chemin, on peut admirer Litlanesfoss, une très belle chute d’eau entourée de colonnes de basalte, et s’octroyer ainsi un petit temps de pause. Lorsque l’on arrive ensuite à Hengifoss, il y a la possibilité de l’observer de haut ou alors de descendre sur plusieurs centaines de mètres pour s’en approcher. Pour notre part, disons-le, nous n’avons pas été éblouies en la voyant apparaître… Était-le dû au ciel qui commençait à devenir vraiment menaçant et se paraît de teinte grisâtres ? En effet, peut-être que par une belle journée ensoleillée, l’effet n’aurait pas été le même. Finalement, nous avons plus accroché avec Litlanesfoss qu’avec sa grande sœur Hengifoss (les goûts et les couleurs, peut-être, tout simplement…). En attendant, nous avons pris le temps d’observer sa géologie particulière, de faire quelques photos puis nous avons amorcé la descente, sous la pluie.
Armées de nos capuches et de nos surpantalons, indispensables en Islande, nous étions en bas en une trentaine de minutes et, comme nous étions un peu déçues de notre découverte, nous avons voulu en tenter une autre, gastronomique cette fois-ci ! Quelques dizaines de mètres à gauche du chemin principal, juste avant de rejoindre le parking, on peut emprunter un petit pont de bois qui mène directement au Hengifoss Food Truck, un élégant camion bleu posé là, presque au milieu de nulle part. Bien sûr, il n’y avait que nous pour nous installer en terrasse malgré la pluie incessante mais, que voulez-vous, quand on a vu sa carte, on n’a pas pu faire autrement ! Il propose peu de choses (ce qui est souvent gage de qualité), dont une soupe à l’agneau traditionnelle, des gaufres faites maison et des glaces au lait de brebis. C’est vraiment bon, l’accueil est sympa et la terrasse composée de palettes est très agréable donc n’hésitez pas à vous y arrêter !
Cet instant partagé sous la pluie, à la découverte de quelques spécialités locales nous a un peu réconciliées avec Hengifoss et nous sommes reparties avec le sourire aux lèvres pour aller à la découverte du prochain spot que nous avions mis sur notre checklist avant de nous aventurer dans le Nord de l’Islande.

Le canyon de Stuðlagil, un immanquable de l’Est de l’Islande

Notre dernier arrêt avant de quitter l’Est de l’Islande eut lieu à quelques encâblures de la route 1, pour aller admirer de nos propres yeux cet incroyable canyon. Révélé au grand public il y a seulement quelques années, Stuðlagil est creusé au milieu des orgues basaltiques par une eau tantôt bleu turquoise, tantôt aux reflets verdoyants.
Pour y accéder, deux options s’offrent à vous : par la rive Est ou par la rive Ouest. Côté Ouest, il s’agit d’un aménagement à l’américaine, à savoir que la route mène directement à un parking situé aux pieds d’une plateforme en métal qui surplombe le canyon. Dans ce cas, aucun effort à fournir mais, en contrepartie, vous ne pourrez pas bénéficier des plus belles vues.
Côté Est (option que l’on vous recommande vivement et celle pour laquelle nous avons opté !), une fois que vous serez sur la route 923, il vous suffira de bifurquer sur votre gauche au niveau de la première indication Stuðlagil, en direction de Klaustursel. Après une courte descente, vous arriverez à un petit pont et, de là, vous avez encore 2 possibilités. La 1ère est de vous garer avant le pont, sur le parking prévu à cet effet. La 2nde est de traverser le pont et de parcourir encore 2km sur votre droite puis de laisser votre véhicule au niveau du second parking qui, disons-le, est normalement réservé aux habitants du hameau mais que beaucoup de touristes empruntent. Si la piste qui y mène n’est pas en très bon état, elle reste malgré tout praticable et cela permet de gagner 4km de marche aller/retour, surtout qu’ils ne sont pas très agréables à pieds. C’est donc ce que nous avons fait !
Depuis ce 2nd parking, il reste donc 3km à parcourir, sur un chemin plutôt plat, qui longe et surplombe la rivière, avec de jolis paysages bucoliques. Un premier arrêt s’impose à la très belle cascade Stuðlafoss, qui s’écoule le long de parois faites d’orgues basaltiques. On reprend ensuite sa marche jusqu’au point de vue le plus impressionnant sur le canyon et le rivière tumultueuse qui le traverse.
Dès que l’on a commencé à entrevoir Stuðlagil, nous avons tout de suite été émerveillées par ses couleurs, sa beauté ainsi que sa particularité inédite et nous avons pris le temps de l’admirer sous toutes ses coutures. Pour couronner le tout, bien que connu et visible sur de nombreuses photos, il est encore assez confidentiel de par sa situation au cœur de l’une des régions les moins fréquentées d’Islande. Il n’y avait donc que très peu de monde de ce côté-là de la rive et nous avons pu profiter pleinement du lieu. En fonction des conditions météorologiques, il est même possible de descendre aux pieds du canyon, ce que nous n’avons pas risqué de faire car il avait plu très peu de temps avant notre arrivée, les roches étaient glissantes et la terre boueuse et difficilement praticable. Le temps sera peut-être plus clément pour vous !
En tout cas, il s’agit sans aucun doute de l’un de nos coups de cœur islandais et nous avons quitté la région de l’Est les yeux emplis d’images sublimes que nous ne sommes pas prêtes d’oublier !

Alors, le verdict ?!

Au cours de notre périple, nous avons particulièrement apprécié la région Est de l’Islande et elle nous a même apporté quelques coups de cœur ! Seyðisfjörður et Stuðlagil en font clairement partie et on ne peut que vous recommander d’aller les visiter ! Au-delà de ça, parcourir toute la route traversant les fjords de l’Est fut un réel plaisir et, là encore, on vous conseille vraiment de l’emprunter, tout particulièrement aux amateurs de road trip ! Pour finir, si cette partie de l’Islande mérite totalement qu’on lui consacre une à trois journées, elle est aussi une étape très agréable pour ceux qui souhaitent rejoindre le Nord en faisant le tour de l’île.
Bref, pour nous, c’est un « oui » sans nuance que l’on adresse à l’Est de l’Islande (et, en plus, on y trouve de bonnes adresses pour goûter quelques spécialités, ce qui est de nous déplaire) ! Allez-y, consacrez-y un peu de temps, vous ne risquez pas d’être déçus !

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