La Canée ou Réthymnon ? - En Crète, ancienne mosquée au coucher de soleil

Lorsqu’on évoque la Crète, on imagine souvent ses plages aux eaux turquoise, ses montagnes arides ou ses petites tavernes sous les oliviers… C’est tout à fait représentatif, bien sûr mais il ne faut pas pour autant en oublier ses villes ! Deux d’entre elles, notamment, reviennent régulièrement dans les discussions de voyageurs : La Canée ou Réthymnon ? Laquelle choisir ? Où poser ses valises pour flâner, boire un verre, explorer les environs ? Si vous aussi, vous vous posez des questions, vous êtes au bon endroit car on a bien l’intention de tout vous dire ! De notre côté, durant notre road-trip de 3 semaines en Crète (si vous voulez découvrir l’itinéraire complet de notre périple, vous le trouverez ici : itinéraire et budget pour 3 semaines en Crète), on a posé nos sacs pour une semaine à La Canée, où on s’est tout simplement senties merveilleusement bien… Et comme on ne fait jamais les choses à moitié, on a aussi pris le temps d’explorer Réthymnon, évidemment ! Ce sont indéniablement deux villes chargées d’histoire, de charme et de soleil mais jouissant de deux ambiances quelque peu différentes.
À La Canée, on déambule dans un enchevêtrement de ruelles aux façades colorées, entre les bougainvilliers qui débordent des balcons et les odeurs de poisson grillé le long du port. L’air y est doux, les soirées pleines de rires et chaque terrasse semble vous inviter à ralentir. Réthymnon, quant à elle, joue davantage la carte du raffinement tranquille. Sa vieille ville, plus concentrée mais tout aussi séduisante, dévoile ses trésors entre les murs ocres de ses bâtisses ottomanes, les arcades cachées et les fontaines moussues. Ici, on flâne comme si le temps s’écoulait un peu plus lentement qu’ailleurs.
Alors, après vous avoir mis l’eau à la bouche, si vous hésitez entre La Canée ou Réthymnon pour votre séjour crétois, suivez-nous dans les ruelles colorées, entre port vénitien et places fleuries. On vous partage ce qu’on a vu, ressenti, adoré — et promis, on tranche à la fin (même si, sans surprise, on vous conseille de visiter les deux car elles valent largement le détour !).

Si toutefois vous êtes pressés, vous pouvez cliquer sur les liens du sommaire pour naviguer comme bon vous semble dans l’article, avant de revenir poursuivre votre lecture plus tard 😉

La Canée : un charme éclatant entre histoire, ruelles animées et douceur de vivre

Ah… La Canée ! C’est bien simple, on est tombées sous son charme dès nos premiers pas dans la ville. Située sur la côte nord-ouest de la Crète, La Canée, ou Chania, en prononçant le « ch » un peu comme le « j » en espagnol (Χανιά en grec, pour vous aider à décrypter les panneaux si nécessaire) est la deuxième plus grande ville de l’île, après Héraklion. Blottie entre mer et montagnes, baignée de lumière, elle s’étend autour d’un port vénitien emblématique, ouvert sur la mer Égée, et bordé par les sommets blancs des Lefká Óri (les Montagnes Blanches), qui forment une toile de fond spectaculaire par temps clair.

Initialement cité minoenne, La Canée a été marquée par des siècles d’occupations successives — vénitienne d’abord, puis ottomane — qui ont profondément façonné son architecture, son atmosphère et son identité, complexe mais résolument méditerranéenne. Cette richesse historique se lit encore partout aujourd’hui : dans les fortifications, les hammams, les balcons en bois sculpté ou les ruelles pavées bordées de façades pastel. Ancienne capitale de l’île, elle a gardé de son passé une allure élégante, un peu fière, sans jamais en faire trop. On sent que La Canée a une histoire à raconter mais qu’elle préfère le faire en douceur, en laissant ses pierres parler d’elles-mêmes ou en glissant ses secrets au détour d’une ruelle fleurie, que les visiteurs découvrent au gré de leurs déambulations.

Une ville de quartiers et d’atmosphères

On a logé pendant une semaine en plein cœur du quartier vénitien, à deux pas du port, dans une ruelle pavée bordée de maisons colorées, où les balcons croulent sous les plantes. Chaque soir, on avait ce petit rituel de nous laisser happer par l’ambiance : flâner sans but précis, tomber par hasard sur une place animée, choisir une terrasse, savourer de délicieuses spécialités grecques, observer les passants… Ce genre de moments simples mais d’une perfection inégalable.

Le port vénitien, justement, est sans doute l’image la plus emblématique de La Canée. Avec son phare au bout de la jetée, son quai en arc de cercle, ses façades pastel et ses bateaux de pêche qui tanguent doucement, c’est le genre de décor qui donne envie de le parcourir, au rythme lent d’une balade nocturne. Et même si c’est (un peu) touristique, on ne s’en lasse pas. Surtout quand la lumière dorée du soir vient caresser les murs et que les terrasses commencent à se remplir de rires et d’odeurs appétissantes.

Mais La Canée ne se résume pas à son front de mer. Il suffit de s’éloigner un peu du port pour découvrir d’autres ambiances : le quartier de Splantzia, par exemple, avec sa grande place ombragée de platanes, ses petits cafés tranquilles où les grecs jouent des parties endiablées de backgammon en sirotant un café frappé, ses chapelles byzantines et ses maisons aux allures ottomanes. On a adoré cette zone moins fréquentée, plus locale, où il fait bon se perdre.

Et puis il y a aussi le marché couvert, le quartier juif avec ses ruelles silencieuses et sa synagogue cachée, ou encore les petits escaliers qui montent vers la colline de Kastelli, d’où l’on aperçoit les toits de tuiles rouges et la mer en arrière-plan. Chaque recoin de la ville a sa propre personnalité mais toujours baignée de cette atmosphère si douce qui fait de La Canée une ville que l’on n’oublie pas !

Une ville vivante mais jamais oppressante

Ce qu’on a particulièrement aimé à La Canée, c’est cet équilibre entre ambiance animée et sérénité ambiante. Oui, il y a du monde, surtout en soirée. Oui, certains endroits sont touristiques. Cependant, l’atmosphère reste décontractée, détendue, profondément gréco-méditerranéenne, avec cette capacité magique à vous faire sentir un peu comme chez vous, même à des milliers de kilomètres.

On a pleinement savouré la ville, en nous adaptant à 1000% au rythme grec, fait d’une bougatsa matinale accompagnée d’un bon café, d’un repas léger dans les chaudes heures du milieu de journée, suivi de longues heures à discuter sur une terrasse dans le calme des ruelles ombragées. En fin d’après-midi, quand le soleil commence à devenir un peu moins vigoureux, les rues s’animent à nouveau, entre parties de backgammon et assiettes de mezzés, pour amorcer une soirée qui se poursuit jusque tard dans la nuit, en dégustant quelques derniers loukoumadès sur le port. Puisqu’on parle de nourriture, on vous a d’ailleurs préparé tout un article dessus, On mange quoi en Grèce ?, alors allez y jeter un coup d’œil pour ne louper aucune spécialité !

C’est vraiment de cette façon-là qu’il faut vivre La Canée (comme beaucoup de villes grecques d’ailleurs…) si vous voulez en tomber amoureux ! Il faut ralentir, ne pas chercher à tout visiter en un temps record, prendre le temps de sonder l’âme grecque, qui fait tout le charme de ce pays. Alors, certes, il s’agit d’un lieu touristique mais si vous le parcourez à un autre rythme que celui des bus touristiques qui débarquent les gens pour quelques heures, souvent depuis Héraklion, vous n’en ressentirez absolument pas le poids.

Une base parfaite pour rayonner

Enfin, ce qu’il faut savoir, c’est que La Canée est aussi un excellent point de départ pour découvrir le nord-ouest de la Crète. Que ce soit pour aller jusqu’à la plage de Balos (1h15, 52 km) ou même rejoindre celle au sable rose d’Elafonisi (un peu plus loin, 73 km mais il faut compter 1h20 à peu près) grimper jusqu’au plateau d’Omalos (50 min, 37 km) s’élancer vers les gorges de Samaria (point de départ à Xyloskalo, 1h, 42 km), ou encore visiter Réthymnon (1h, 66 km), tout est accessible en voiture voire, avec un peu d’organisation, en bus. Si vous êtes tentés par quelques randonnées lors de votre séjour en Crète, on vous explique tout ici : Crète sauvage et chemins escarpés entre mer et montagne : nos randonnées coup de cœur ! De plus, pour ceux qui ne comptent pas louer de voiture, vous trouverez des infos précises sur ce site pour vous organiser : les lignes de bus KTEL en Crète

C’est d’ailleurs ce qu’on a fait pendant plusieurs jours : partir explorer les environs en journée et retrouver le confort de notre chambre au cœur de la ville pour les soirées. Franchement, c’est difficile de trouver mieux comme compromis !

Réthymnon : entre charme vénitien et ruelles ensoleillées

Réthymnon (ou Ρέθυμνο en grec) nous a accueillies le temps d’une belle journée d’exploration, en mode flânerie tranquille et 100 % piétonne. Moins étendue que La Canée, plus condensée autour de son cœur historique, la ville dégage un charme certain et une atmosphère différente, plus posée, presque confidentielle, comme un petit bijou bien gardé. C’est une ville qui ne cherche pas à en mettre plein la vue mais qui séduit doucement, au fil des rues, des odeurs de jasmin et des volets colorés entrouverts sur des façades dorées.

On pénètre dans la vieille ville comme on entre dans un livre d’histoire. Les influences vénitiennes et ottomanes y cohabitent à merveille : façades à loggias, minarets élancés, fontaines sculptées, petits balcons fleuris et arcades en pierre ocre se succèdent dans un enchevêtrement de ruelles pavées. On a parfois l’impression d’être ailleurs, dans une ville ottomane du 18e siècle, puis, quelques mètres plus loin, en plein cœur d’une cité méditerranéenne à l’italienne. Mais, entre les deux, on retrouve toujours ce petit air grec qui donne le tempo : des chats qui somnolent au soleil, des habitants qui discutent devant les portes entrouvertes et ces tavernes aux nappes à carreaux, prêtes à vous accueillir à tout moment de la journée.

La balade dans la Vieille Ville de Réthymnon se fait sans plan, au hasard de ce que l’on aperçoit. Ici une porte massive entrouverte sur un atelier d’artisan, là une charmante petite terrasse. Le genre de promenade où l’on ralentit naturellement, happées par la douceur des lieux et le calme ambiant (même en été, l’ambiance reste très agréable).
Et puis, impossible de visiter Réthymnon sans longer un moment son petit port vénitien. Moins étendu que celui de La Canée, il n’en reste pas moins charmant, avec ses barques colorées, son phare et ses terrasses, certes moins typiques que celles du centre historique mais propres à tout front de mer.
Plus loin, on peut aussi monter jusqu’à la forteresse, la Fortezza, posée sur la colline. De là-haut, la vue sur la ville et la mer Égée doit être magnifique. On ne l’a pas visitée cette fois-ci mais si vous avez le temps, elle vaut apparemment le détour pour son panorama et son histoire.
Enfin, il faut noter que Réthymnon est également une ville universitaire, ce qui lui donne une petite touche vivante et plus contemporaine, bien qu’elle conserve son ancrage historique. C’est donc un joli mélange qui plaît à tous les types de voyageurs.

Pour ce qui est des informations pratiques, Réthymnon se situe à mi-chemin entre Héraklion et La Canée, ce qui en fait une étape facile à intégrer dans un itinéraire en Crète. La ville se découvre très bien à pied, en une demi-journée ou une journée complète si vous voulez prendre un peu plus le temps. Lorsque vous arrivez en voiture, il est assez aisé de se garer dans les zones plus récentes, en retrait du centre. En effet, vous trouverez de nombreux parkings (payants) aux environs du jardin public, à quelques centaines de mètres de la Grande Porte de Réthymnon. On ne vous conseille pas de tenter les parkings situés au niveau du port, vous allez perdre du temps pour rien car ils sont pris d’assaut et la circulation aux abords y est quelque peu chaotique.

🏛️ Et Héraklion dans tout ça ?

Capitale de la Crète, Héraklion (ou Ηράκλειο) est souvent le point d’entrée sur l’île, de par à son aéroport international et son port desservant, entre autres, les Cyclades. La ville n’a absolument rien à voir avec La Canée ou Réthymnon. C’est une ville moderne, sans charme et sans grand intérêt, si ce n’est sa situation géographique au beau milieu de la côte Nord de la Crète. Il faut la prendre pour une ville de transit, pratique pour passer une nuit avant d’embarquer sur un ferry, par exemple (c’est exactement ce qu’on a fait).

Son seul attrait est sa partie culturelle, qui se scinde en deux volets :

  • le musée archéologique d’Héraklion, l’un des plus importants de Grèce, couvrant environ 5500 ans d’histoire qui, semble-t-il, mérite sa réputation.
  • le Palais de Knossos, à 5 kilomètres du centre, est le site archéologique le plus célèbre de Crète, offrant un aperçu de la civilisation minoenne (on dit bien « aperçu » car il a été totalement rénové et, d’après ce qu’on en a lu, le site est plus une attraction qu’un lieu chargé d’histoire).

De notre côté, on a choisi de faire l’impasse sur ces deux visites car on a décidé de s’éloigner d’Héraklion et de ses abords peu attrayants (des plages bordées de barres d’hôtels en tous genres) mais, évidemment, si vous êtes dans les parages, faites-vous votre propre avis, c’est toujours ce qu’il y a de mieux !

Alors, le verdict ?!

Alors, La Canée ou Réthymnon ? On ne va pas vous faire attendre plus longtemps : notre coup de cœur va à La Canée, sans aucune hésitation ! Mais (car il y a un mais) Réthymnon mérite largement qu’on s’y attarde aussi.

La Canée, c’est un peu comme un grand coup de foudre. C’est d’ailleurs un de nos coups de cœur, tous voyages confondus (bon, ok, il y en aurait pas mal à lister mais quand même…). On s’y sent bien immédiatement, happées par l’ambiance, la douceur de vivre, la diversité des quartiers et cette lumière incroyable qui nimbe les ruelles à la tombée du jour. On y mange bien, on y flâne encore mieux et c’est le genre d’endroit où l’on se surprend à se dire “on pourrait rester ici encore un peu, non ?”. Qui plus est, pour un séjour en Crète, c’est une base parfaite, à la fois agréable en elle-même et hyper bien située pour explorer le nord-ouest de l’île.

Réthymnon, de son côté, a des atouts très différents : plus discrète, plus petite, avec une vieille ville qui regorge de charme et un patrimoine tout aussi riche. Si vous êtes du genre à aimer les villes au calme, un brin poétiques, où l’histoire se lit à chaque coin de rue sans jamais devenir pesante, elle vous plaira à coup sûr. En revanche, elle se prête davantage à une étape de passage qu’à un lieu où l’on reste plusieurs nuits — sauf si vous avez un gros coup de cœur, bien entendu !

En définitive, notre conseil : si vous disposez de plusieurs jours dans l’ouest de la Crète, étant donné que vous arriverez sans doute d’Héraklion, commencez par passer une nuit (ou deux, si vraiment vous avez besoin de repos !) à Réthymnon pour découvrir son centre historique, avant de poser vos valises à La Canée pour le reste de votre séjour. C’est le combo gagnant pour profiter pleinement de cette partie de l’île, entre charme urbain, escapades nature et baignades en eaux turquoise.

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