Port de Centuri dans le Cap Corse
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n juillet 2015, nous avons passé quasiment un mois à parcourir la Corse, du Sud au Nord. Il ne s’agissait pas de notre premier séjour sur l’île mais celui-ci était plus long que les précédents et nous étions véhiculées du début à la fin, ce qui n’a pas toujours été le cas (vous pouvez retrouver plus d’informations sur la région en vous rendant sur notre page destination Corse). Cette fois-ci, nous étions donc totalement libres d’aller où bon nous semblait, de découvrir des lieux préservés, tout en profitant également des merveilles qui font la réputation de l’Île de Beauté. C’est alors un tour presque complet de la Corse que nous avons réalisé, à deux d’abord puis à trois pour encore plus de partage (Nath, si tu passes par là…). Nous avons exploré aussi bien les terres, de villages en sentiers de montagne, que les côtes, tantôt escarpées, tantôt bordées d’une mer d’huile au bleu limpide pour avoir un aperçu de la diversité extraordinaire des paysages que peut offrir cette île dont on ne se lasse jamais. Alors, que vous comptiez passer seulement quelques jours, 2 semaines, 3 semaines ou plus encore, vous pourrez piocher à travers cet itinéraire Corse d’1 mois pour construire votre propre périple !

Ainsi, sur cette page, nous avons compilé tous les points utiles à la préparation de votre voyage, à savoir notre itinéraire détaillé et le budget global à prévoir.
Pour les plus pragmatiques, vous pouvez visualiser, à la fin de cet article ou directement en cliquant sur le lien suivant : le récap’ budget complet.

Enfin, sur la carte ci-dessous, vous trouverez les principaux points d’intérêt que nous avons visité durant un mois. Vous pouvez cliquer sur n’importe quelle icône pour avoir plus d’informations.
Au total, nous avions prévu 9 points de chute, desquels nous avons sillonné les environs.

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L’itinéraire en bref

Jours 1 à 4 : la sublime Bonifacio et ses environs
Jours 5 à 9 : Porto-Vecchio, ses célèbres plages ainsi que les montagnes et piscines naturelles autour de Zonza
Jour 10 : une nuit à Barbaggio (près de St Florent), chez des amis, histoire de se raconter un peu nos vies
Jour 11 : une nuit à Bastia, après avoir récupéré une amie à l’aéroport, qui allait nous suivre durant tout le reste de notre aventure
Jours 12 à 14 : le Cap Corse (la pointe Nord), naturel et sauvage, de long en large
Jours 15 à 16 : la mystérieuse Corte ainsi que les paysages grandioses du centre de la Corse
Jours 17 à 19 : la côte Ouest, avec Ota, Porto et les fabuleuses calanques de Piana
Jours 20 à 23 : quelques jours pour (re)découvrir la Balagne, en passant par Calvi, L’Île Rousse, ou tous les petits villages perchés que l’on trouve dans cette région
Jours 24 à 26 : derniers jours à profiter de St Florent, des amis, des plages et des paysages

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Le transport : avion et voiture

Le but étant de visiter à la fois le sud et le nord, nous avons pris deux billets distincts. Ce n’est évidemment pas la formule la plus économique mais elle permet cependant un gain de temps (donc d’argent, au final) puisqu’elle évite de faire une boucle et de revenir sur ses pas.
Le vol aller, Paris-Figari, nous a coûté 264,68€ pour deux, via Air France.
Le vol retour, Bastia-Paris, nous est revenu à 279,08€ pour deux, via EasyJet.

La location de voiture, pour 26 jours, avec une prise en charge à Figari et un retour à Bastia, s’est élevée à 544,38€, soit à peine 21€/jour en pleine saison. Nous sommes passées, comme très souvent, par l’intermédiaire de Carigami, qui propose des offres claires et intéressantes. Bien sûr, depuis la crise liée au Covid et les difficultés d’approvisionnement vécues par les loueurs, les prix ont flambé partout dans le monde ; espérons qu’ils reviennent rapidement à la normale !

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L’hébergement

4 nuits à Bonifacio (Best Western Hôtel du Roy d’Aragon, 376,2€ pour 2)
5 nuits à Porto-Vecchio (Résidence Mari di Soli, 510€ pour 2)
1 nuit à Bastia (« Confort Apartment Kalliste with balcony » via Airbnb, 107,72€ pour 3)
3 nuits à Sisco (La ferme U San Martinu, en demi-pension, 660€ pour 3)
2 nuits à Corte (« Chambre d’hôte pour 3 personnes / Chez Jany » via Airbnb, 217,29€ pour 3)
2 nuits à Porto Marine, Ota (Hôtel Les Flots Bleus, 372€ pour 3)
4 nuits à Calvi (Hôtel du Centre, réservé par téléphone ; nous n’avons plus aucune trace du prix mais, de mémoire, une chambre double coûtait environ 50€/la nuit)
3 nuits à Costa, Saint-Florent (« Appartement U Gregale » via Airbnb, 350,39€ pour 3)

Pour avoir accès à d’autres offres sur le site Booking.com, vous pouvez vous rendre directement sur le lien dédié à la Corse en cliquant ici : hébergements Booking.com en Corse.

Précision : les liens redirigeant vers le site de Booking.com sont des liens d’affiliation.
Pour vous, rien ne change au niveau des tarifs mais, si vous réservez un hébergement en passant par l’un de ces liens, nous recevrons une part de la commission touchée par le site, ce qui permettra de faire vivre notre blog !

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Carnet de bord

Jours 1 à 4

La première journée, comme souvent, n’a pas été très productive. Nous avons atterri à Figari, récupéré notre voiture puis nous sommes allées jusqu’à Bonifacio afin de nous installer tranquillement et de prendre possession des lieux. Comme nous ne nous mettons jamais la pression lorsque nous partons en voyage, nous n’avons pas cherché à faire autre chose que de découvrir les environs directs, à savoir le port de Bonifacio, et à prendre nos marques : repérage des supérettes, des cafés, des restos (c’est quand même essentiel quand on reste plusieurs jours au même endroit, non ?!). Nous avons donc passé une fin de journée paisible, à vaquer de terrasse en terrasse et à discuter avec des habitués pour récolter quelques conseils sur les endroits préservés dans les alentours. Car, oui, contrairement à l’image dont ils pâtissent souvent, les Corses sont chaleureux et accueillants pour qui se donne la peine de s’intéresser réellement à l’île ! Pour vous convaincre, sachez que la plupart des lieux que nous avons découverts en Corse l’ont été sur les recommandations des locaux, toujours prompts à partager leurs trésors cachés s’ils sentent que l’on est là pour les bonnes raisons.

Dès le lendemain, nous nous sommes donc mises en route afin d’explorer cette pointe Sud de la Corse, que nous ne connaissions pas encore ! Une journée durant, nous avons suivi le sentier des douaniers, au départ du sentier d’A Strada Vecchia, en retrait du port. Nous avons commencé par la plage de La Cayenne puis poursuivi jusqu’à celle du Fazzio et nous avons ensuite continué, à travers le maquis, en haut des falaises, avec des vues plongeantes extraordinaires. Pour être tout à fait honnêtes, nous ne saurions pas vous dire jusqu’où nous sommes allées car nous nous sommes un peu perdues à un moment… N’ayant pas de réseau et étant absolument seules, nous avons décidé de faire demi-tour pour ne pas prendre de risque inutile. Nous avons regagné le port en toute fin de journée, à la fois éreintées et émerveillées par cette superbe randonnée que l’on ne peut que vous recommander !

Ensuite, nous avons consacré une journée entière à sillonner les environs, découvrant ainsi une partie de l’extrême Sud de la Corse, en allant de villages en plages et en passant par des caps surplombant la Méditerranée. Toute cette région, allant de la plage de Balistra à celle de Roccapina et son fameux rocher en forme de lion offre des paysages incroyables et des petits villages paisibles, où il fait bon s’arrêter prendre un café ou manger, comme à Pianottoli-Caldarello. Dans les immanquables, nous dirions : la plage de Canetto, celle du Petit Spérone, le phare du Pertusatu, la plage du Fazzio, de Stagnolu, de Pianottoli-Caldarello, de Saint-Jean et de Roccapina.

Enfin, le clou du spectacle : nous avons nommé Bonifacio ! La ville en elle-même est éblouissante, aussi bien d’extérieur, perchée sur ses falaises, qu’en son cœur, lorsque l’on se perd dans ses ruelles à l’architecture typique. Nous l’avons admirée, nous en avons parcouru ses moindres recoins, nous nous y sommes également attablées pour un délicieux repas fait de produits locaux et nous l’avons particulièrement appréciée ! Le seul hic : nous en avons tellement profité que nous n’avons pas pensé une seule seconde à sortir nos appareils photo… D’accord, à ce moment-là, nous n’avions pas encore lancé le blog mais nous avons toujours voulu consigner des souvenirs autrement que dans nos esprits. Seulement, voilà, parfois on oublie et c’est ce qui s’est passé à Bonifacio. Comme nous ne recherchons qu’à vous transmettre de l’authenticité, nous ne tricherons pas en allant piocher sur des banques d’images et nous nous contenterons des deux seuls photos que nous avons ainsi que de nos mots pour vous inviter à découvrir ce bijou posé dans son écrin naturel.

Jours 5 à 9

C’est désormais vers la très hype Porto-Vecchio que nous nous sommes dirigées afin de poser nos bagages pour quelques jours. Nous avions fait le choix, pour plus de tranquillité mais aussi un peu forcées par les tarifs plutôt effrayants, de ne pas loger dans le centre mais dans la nature et au calme. Ainsi, nous avions les avantages d’être à proximité de l’animation sans en avoir les inconvénients, c’était parfait ! Nous avons fait la connaissance de Dominique, le propriétaire des appartements dans lesquels nous logions, qui nous a donné de nombreux conseils pour appréhender au mieux cette magnifique région, sans être trop envahies par les touristes même en plein mois de juillet.
Pour ce qui est de Porto-Vecchio, nous ne pourrons pas vraiment vous en parler car, mis à part l’avoir traversée en voiture à plusieurs reprises alors que nous tournions pour chercher une place, c’est le seul aperçu que nous en avons eu. C’est dommage, certes, mais nous préférions ne pas rouler au pas dans des embouteillages et revenir une prochaine fois, peut-être hors saison, pour découvrir la ville. Quoi qu’il en soit, on en profite pour rassurer certains d’entre vous : hormis à Porto-Vecchio, nous n’avons jamais eu de difficultés de circulation en allant dans les endroits les plus touristiques de Corse en plein été ! Et alors, en s’éloignant des sentiers battus, nous avons été seules à de nombreuses reprises. Il ne faut donc pas s’arrêter à la saison si l’on veut parcourir l’île de Beauté.
Mais revenons à nos moutons (ou à nos chèvres, plutôt, très présentes sur les routes corses) ! Aux abords de Porto-Vec’ (avec l’accent), on retrouve parmi les plus belles plages de Corse. Elles sont aussi, évidemment, des hauts lieux du tourisme, voire pour certaines du tourisme VIP. Malgré tout, cela n’enlève rien à leur beauté exceptionnelle. Ainsi, les plages de Rondinara, Porto-Novo, Santa Giulia, Acciaghju, Folaca et Palombaggia sont une succession de paysages incroyables, de dégradés de bleus et de verts qui en mettent plein la vue et d’une eau à la température qui permet d’y entrer sans se poser aucune question. Alors, oui, il y a du monde mais on y a toujours trouvé de la place pour se garer et on n’a jamais été bloquées par la circulation !

Pour davantage de tranquillité, vous pourrez aller au Nord de Porto-Vecchio, où l’on trouve des plages préservées, accessibles uniquement après une petite randonnée dans le maquis. Nous en avons testé une, sur les conseils de notre hôte, où nous nous sommes retrouvées presque seules dans un environnement 100% naturel. Pour les trouver, deux conseils : parlez avec les habitants et surveillez les voitures stationnées le long de la route sans raison apparente (il y a souvent un sentier à proximité, qui mène vers des endroits cachés).

Ensuite, le reste de notre séjour s’est déroulé dans un tout autre décor, celui des villages de montagne et des randonnées dans les massifs situés à l’Ouest de Porto-Vecchio. Nous avons commencé par une randonnée le long de la rivière Le Cavu, dans une nature environnante faite de roches et de verdure foisonnante. Le lit de la rivière, qui serpente à travers un chaos rocheux, offre des successions de piscines naturelles à l’eau translucide ; c’est magnifique ! C’est vrai qu’elle n’est pas aussi chaude qu’à Palombaggia mais c’est on ne peut plus agréable de s’y tremper régulièrement au cours de la randonnée !

Les villages alentours, de Sainte-Lucie ou de Zonza sont également des haltes très appréciables. Ils sont charmants et il s’en dégage une paisible ambiance bon enfant. Nous avons profité pleinement de leurs rues ombragées, en nous baladant puis en nous installant en terrasse pour un très bon repas revigorant à Zonza. Ils sont incontournables d’un passage dans le Sud Corse !
Bien sûr, au Nord de Quenza, on trouve aussi les ultra-connues Aiguilles de Bavella, lieu rêvé par tout randonneur chevronné ! Nous les avons mises de côtés pour cette fois-ci, préférant leur consacrer davantage de temps et découvrir, pour une première fois, des lieux un peu plus intimistes mais aussi plus accessibles sans préparation et matériel adapté. De toute évidence, nous y retournerons et elles seront alors au programme !

Nous avons alors compensé par une randonnée qui nous a quand même occasionné quelques sueurs : celle qui mène à la Punta di a Vacca Morta. C’est sûr que le nom n’est pas très engageant mais le chemin et la vue depuis le sommet méritent amplement la douleur dans les cuisses pour l’atteindre ! C’est un excellent souvenir que celui-ci et nous avons été impressionnées par la vue dominant la baie de Porto-Vecchio.
Bon, au cours d’un périple comme celui-là, il faut bien qu’il nous arrive quelques mésaventures et c’est ici Boria qui en à fait les frais, sur une route sinueuse de l’intérieur des terres, en revenant de Vacca Morta… Au détour d’un virage, voilà que l’on voit plusieurs voitures à l’arrêt et on comprend vite qu’un troupeau de chèvre a décidé de s’installer en plein milieu de la route, bloquant la circulation. On finit tout de même par passer, en roulant au pas pour ne pas déranger les demoiselles mais, à nouveau, on se retrouve avec plusieurs véhicules à l’arrêt devant nous. Comme il y avait un espace sur le bas-côté, on décide de s’y stationner pour laisser le bouchon se dissiper. Ni une, ni deux, Boria s’avance et, malgré les avertissements de Laure, ne voit pas le trou dans la chaussée et engouffre sa roue avant en plein dedans ! Rien à faire, c’était trop profond, la roue restait bloquée… Nous descendons donc de la voiture histoire d’aller chercher un peu d’aide autour de nous, ce que nous trouvons aisément. Tout de suite, plusieurs personnes viennent voir ce qu’il est possible de faire pour nous sortir de là. N’étant d’aucun secours, nous nous éloignons un peu pour laisser agir les pros et nous nous retrouvons alors près de l’autre attraction du lieu : un troupeau de sangliers. Pour ceux qui nous connaissent, vous avez déjà le fin mot de l’histoire… Pour tous les autres, en faisant une rapide association d’idées, vous diriez qu’il s’est passé quoi ?! Boria un peu stressée, sangliers autour… Alors ?! Et bien oui, elle s’est fait choper le mollet ! Sur le coup, pas vraiment de réaction mais une fois remontées en voiture (merci à tous ceux qui ont œuvré pour nous sortir de là !), tout est retombé et la peur s’est mêlée à la douleur. En arrivant à l’appartement, nous avons tout nettoyé et elle s’en est sortie avec un bon gros hématome et beaucoup de plus de peur que de mal ! Enfin, après le doigt ouvert par une boîte de thon en Croatie, l’histoire de la morsure de sanglier reste encore dans les annales…

Jour 10

Nous avons tranquillement remonté la côte Est, en nous arrêtant quelques fois mais sans trop traîner, d’une part car elle n’est pas la plus belle partie de la Corse et d’autre part car une côte de bœuf préparée avec amour nous attendait pour le repas du soir. Avant de reprendre notre road trip, nous avons passé une soirée dans le petit village de Barbaggio, chez des amis rencontrés des années auparavant au hasard d’une discussion dans le resto qu’ils tenaient à Saint-Florent. C’est simple, on avait passé une bonne partie de la nuit sur leur terrasse, à discuter voyages et bonne bouffe essentiellement. Depuis, on ne s’est plus quittés, malgré la distance et c’était donc l’occasion de se retrouver durant quelques heures. D’ailleurs, on se souvient encore de la douche au tuyau d’arrosage prise entre deux draps étendus à l’arrière du jardin ! Quelle soirée !

Jour 11

On les a laissés dans l’après-midi, partant avec un petit baluchon contenant quelques victuailles de leur production locale (un délice, ces tomates ! Merci Lara !) pour aller en direction de l’aéroport de Bastia. Nous y récupérions une amie, venue se joindre à nous pour le reste du voyage et pour notre plus grand plaisir ! C’est toujours agréable, lorsque l’on s’entend parfaitement bien, de partager ce type de périple ! Nous avons donc passé une petite soirée tranquille dans le centre de Bastia, cette ville que l’on apprécie toujours autant à chacun de nos passages en Corse, pour son charme et sa douceur de vivre.

Jours 12 à 14

Ça y est, après l’aventure en binôme, celle en trio commençait avec, pour point de départ, le Cap Corse. En arrivant de Bastia, il débute vraiment à Erbalunga, cet adorable village en bordure de mer, calme, authentique et charmant. La route qui y conduit est très belle, se déroulant, tout en courbes, le long de la côte. Cette entrée dans la région la plus au Nord de la Corse nous fait toujours un petit quelque chose. On se plonge dans un univers différent, plus sauvage, plus abrupte, plus préservé, peut-être encore plus authentique. C’est un peu de tout ça, le Cap, c’est la Corse comme on l’aime. Il y a les villages, souvent de pécheurs, aux couleurs légèrement tannées par les éléments mais aussi la mer, moins apaisée que dans le reste de l’île, plus vive, plus foncée. C’est une région vraiment à part, qui possède son caractère et son empreinte bien à elle et qui mérite qu’on lui consacre du temps pour apprendre à l’apprivoiser. Parmi les incontournables, on a donc Erbalunga, le petit village de Porticciolo, la plage de Barcaggio, accessible à pieds, le port de Centuri ainsi que Nonza et sa plage de sable noir. Pour le reste, il faut suivre les routes et son instinct, sillonner, se perdre un peu pour se retrouver en pleine nature, dans des paysages de bord de mer escarpés ou en pleine forêt sur des départementales où une seule voiture peut passer (si quelqu’un arrive en face, il faut être prêt à manœuvrer !).

Pour parfaire ce décor, nous logions dans une superbe auberge en demi-pension, ce que nous ne faisons quasiment jamais, sauf si le repas est est exceptionnel et c’était le cas ! Pierre-Jean, aux commandes de cette table d’hôtes, ainsi que les autres convives qui ont partagé notre table durant ces quelques jours se souviennent sûrement encore de nous tant nous avons su, toutes les trois, faire honneur aux plats ! Nous, on ne gâche jamais la nourriture et, comme nous avons été bien élevées, nous terminons toujours nos assiettes ! Là, il faut dire que c’était quasiment mission impossible tant les plats étaient gargantuesques et nombreux mais puisque c’était excellent et préparé avec le cœur, il était hors de question qu’on laisse quelque chose. Bon, c’est vrai qu’on s’est faites remarquer, à tel point que tout le monde nous connaissait dans l’auberge. Pour faire simple, on a parfois tremblé mais jamais failli et chaque fois en savourant les mets ! Ces trois jours restent un grand moment mais qu’est-ce qu’on s’était régalées !

Jours 15 à 16

Après cette incursion au Nord, nous sommes redescendues vers le Centre de la Corse, à quelques kilomètres de Corte, dans un cadre naturel idyllique, pour profiter des atouts de cette région.
Commençons par Corte, où nous nous sommes rendues à plusieurs reprises, aussi bien pour la visiter que pour s’y installer à l’heure du dîner. Cette ville est riche d’histoire et de culture. En effet, elle est à la fois le symbole de la Corse indépendante et celui de la vie étudiante puisqu’elle comprend l’Université de Corse. Edifiée sur un promontoire rocheux entouré d’une végétation dense, la citadelle apparaît au loin, mystérieuse, intrigante et majestueuse. Lorsque l’on y pénètre, on se retrouve dans des ruelles pavées, cernées de hautes bâtisses aux couleurs ocre puis l’on passe par des places ombragées et des églises traditionnelles, le tout donnant un charme certain à l’ensemble de la ville. Elle se mérite et ne s’appréhende pas au premier abord mais c’est sans nul doute pour préserver ses attraits et son caractère.

Si nous étions là, c’était également pour découvrir la vallée de la Restonica, ses gorges et ses piscines naturelles. C’était encore une superbe randonnée que celle-ci ! Nous avons passé une journée dans un décor de rêve, entre rivière, roches et végétation dense. Au début du parcours, il y a certes beaucoup de monde mais dès que l’on commence à avancer un peu, tout devient calme et on peut profiter des lieux à 100%. C’est évidemment quelque chose à faire si vous allez en Corse car au-delà des paysages somptueux, vous aurez des souvenirs extraordinaires faits de glissades dans l’eau froide de la rivière, de moments de contemplation ou encore de pauses fraîcheur autour d’une source d’eau. C’est également de là que l’on peut rejoindre les lacs de Melo et Capitello mais, de notre côté, nous avons dû faire des choix et les avons donc laissés pour un prochain voyage.

En effet, nous voulions aussi profiter d’être à trois pour tenter une aventure qui fut une grande première, le canyoning. En 3 mots : c’était génial ! N’ayant jamais essayé, nous appréhendions un peu mais Laure était tellement motivée que nous ne pouvions plus reculer. Bon, le début n’a pas été de tout repos… Nous sommes allées, avec un groupe d’une dizaine de personnes, à l’endroit du départ puis le guide nous a fait grimper au pas de course pour atteindre le début de la randonnée. Là, on doit dire qu’on avait envie de faire demi-tour et on s’est d’ailleurs octroyé une pause à un moment, laissant tous les autres suivre le rythme quasi-militaire qui nous était imposé. En effet, ce n’était pas tant la question de la marche qui nous a posé problème mais surtout celle de la cadence imposée, à suivre bêtement un groupe sans avoir le temps de profiter de cette ascension. Malgré tout, nous sommes parvenues au bout mais une seconde difficulté s’est imposée à nous : mettre les combinaisons… Ah, on vous assure que quand on n’a pas l’habitude, ce n’est pas une mince affaire (et nous étions loin d’être les seules à nous débattre) ! Heureusement, un italien qui faisait partie du groupe a gentiment pris les choses en main pour aider toutes les personnes qui en avaient besoin et nous avons fini par être prêtes. C’est là que le plaisir a commencé, enfin ! Nous avons sauté dans des piscines naturelles, glissé sur des toboggans de roche, marché pour descendre le lit de la rivière, barbotté en discutant ; bref, c’était top ! Alors, pour ceux qui appréhendent, n’hésitez pas, tentez l’expérience au moins une fois !
Après toutes ces émotions, nous avons repris la voiture puis, en passant par quelques villages comme celui de Vivario, perché dans les montagnes, nous avons filé en vitesse vers un restaurant que nous avions repéré dans un guide : Chez Jacqueline, à Castirla. C’était exceptionnel ; délicieux, d’une part, extrêmement généreux et composé de plats typiquement corses ! Il s’agissait d’un menu unique donc nous avons fait confiance à la réputation du lieu et nous nous sommes simplement régalées. Nous avons terminé avec la peau du ventre bien tendue mais entièrement satisfaites de cette journée et prêtes à passer une très bonne nuit ! Bon, pour la petite anecdote, Nathalie n’a pas vraiment besoin de nuits réparatrices puisqu’elle s’endort absolument partout (adossée à un arbre, allongée sur un muret…), même si ce n’est que pour quelques minutes. C’est assez impressionnant et ça nous a valu de nombreux fous rires !

Boria, Laure et Nathalie en Corse

Jours 17 à 19

Depuis Corte, nous avons emprunté la superbe D84, qui serpente aux pieds du Monte Cinto pour finir sa course sur la côte Ouest, dans le village d’Ota. La route en elle-même, traversant montagnes et forêts, est magnifique et vous pouvez aisément lui consacrer une journée, en prévoyant des arrêts tout le long, peut-être quelques courtes marches pour admirer des points de vue, des lacs ou des rivières. Nous avons eu un vrai coup de cœur pour le village d’Evisa mais également pour l’ensemble du trajet !
En arrivant dans le port de plaisance de Porto, on fait face à un décor exceptionnel. Découpé au travers des roches, avec les montagnes en toile de fond, le port est dominé par une tour génoise tournée vers l’horizon qui, une fois le soir venu, se pare de couleurs rougeoyantes pour offrir un spectacle sans égal.

Si ce n’est pour son coucher de soleil, on vient à Porto pour sa situation géographique, au cœur de la côte escarpée de l’Ouest de la Corse. De là, on peut gagner en quelques minutes la fameuse route qui traverse les calanques de Piana. C’est l’une des plus belles choses que l’on ait vues en Corse ! Cette route, découpée dans le flanc des falaises ocre, permet de se frayer un chemin, sinueux, lent et réservé aux conducteurs non sujets au stress (là aussi, il faut souvent manœuvrer car, la plupart du temps, deux voitures ne peuvent pas se croiser !) le long des roches étranges et magnifiques qui plongent dans la mer d’un bleu profond. Nous avons donc roulé, les yeux grand ouverts, jusqu’au charmant village de Piana, accroché dans les montagnes verdoyantes puis, après avoir parcouru ses ruelles en pente, nous avons pris un bain dans l’eau turquoise de la plage de Ficajola et nous avons ensuite fait demi-tour pour nous installer à la terrasse des Roches Bleues. Pour prendre un verre en admirant le coucher de soleil sur les calanques, il n’y a pas mieux ! C’était un moment inoubliable !

Enfin, nous avons également saisi l’occasion d’être à Porto pour réaliser une excursion en bateau, à la journée, pour découvrir la réserve de Scandola par la mer ainsi que le Golfe de Girolata. La première est impressionnante, de par ses falaises vertigineuses ocre rouge, d’origine volcanique, qui plongent dans des eaux d’un bleu profond. Classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO, elle n’est accessible que par la mer, uniquement depuis Porto. La balade dure plusieurs heures, durant lesquelles on commence par longer les roches puis on passe entre des blocs aux formes insolites, on entre dans des grottes et on admire tout du long le paysage, les couleurs, la faune et la flore.
Ensuite, le bateau s’arrête dans le Golfe de Girolata, au port de plaisance du même nom. Fièrement gardé par une tour génoise, le petit village n’est accessible qu’à pieds ou par la mer. Les activités principales consistent à randonner dans les environs ou à se trouver une crique préservée depuis laquelle faire quelques brasses. La particularité du village est que des vaches se baladent en toute liberté sur la plage la plus proche (disons plutôt qu’elles se reposent à l’ombre des parasols !). Le tout, situé dans un cadre totalement naturel, fait de Girolata un endroit agréable, où il fait bon passer quelques heures. La combinaison de Scandola et de Girolata est donc parfaite !

Jours 20 à 23

Après cette escapade dans les roches rouges de la côte Ouest, nous sommes remontées en direction de la Balagne pour passer quelques jours dans le centre de la ravissante Calvi. C’était loin d’y être notre premier séjour et nous y avions donc nos habitudes et même nos amis (là encore, une histoire de rencontre autour d’une bonne bouffe puisqu’il s’agit, une fois de plus, d’un couple de restaurateurs, qui vendent des produits corses de grande qualité et qui le fait avec passion !). D’ailleurs, si vous passez par là, faites impérativement une halte chez A Casetta et n’hésitez pas à parler de nous car Laure et Cédric auront sans aucun doute des anecdotes à vous raconter sur notre passage dans leur établissement à leurs débuts !
Pour revenir à Calvi, elle est constituée de trois parties distinctes : la citadelle, le centre ville et la plage. Les trois ont leurs atouts et leurs charmes indéniables !
La plage, qui s’étend sur plusieurs kilomètres, est bordée en grande partie par les pins et offre une vue imprenable sur la citadelle ainsi qu’au loin, sur les sommets recouverts de neiges éternelles. Cette longue étendue de sable fin donne accès à une mer chaude, cristalline et paisible à souhait ; c’est l’une des plus agréables de la région. Bien qu’elle soit très fréquentée en été, en s’éloignant de la ville, on peut aisément se retrouver au calme ; il y en a donc pour tous les goûts.
Il y a ensuite la citadelle, là où serait né Christophe Colomb, dans laquelle on se promène pour découvrir sa forteresse, ses remparts et ses ruelles. On y trouve aussi quelques bonnes adresses pour se restaurer ou prendre un verre. Il est donc particulièrement agréable de s’y balader en fin d’après-midi pour ensuite s’attabler à l’heure de l’apéro sur l’une des terrasses de la ville haute.
Enfin, en opposition à la première, il y a la ville basse, c’est-à-dire le cœur de Calvi. Les trois artères principales, parallèles, montrent des contrastes assez saisissants avec, d’un côté le port et ses terrasses touristiques, de l’autre la rue piétonne avec ses commerces toutistico-traditionnels et enfin, la rue traversant l’arrière de la ville le long de laquelle on trouve de très bonnes adresses de restaurants. Le tout est ponctué de quelques petites places ou passages où sont installés des établissement toujours typiques, parfois fréquentés des locaux et l’ensemble du centre ville a conservé son architecture ancienne, ce qui vient appuyer son charme.

En retrait de Calvi, vous pourrez arpenter le sentier des douaniers, pour de belles randonnées qui vous emmèneront vers des lieux plus sauvages comme la plage de l’Alga.
En allant de l’autre côté, deux possibilités s’offrent à vous : emprunter la voie ferrée en montant dans une ancienne rame qui conduit jusqu’à L’Île Rousse ou bien faire le même trajet en voiture. La côte est magnifique, tantôt escarpée, tantôt longée de plages de sable ou de galets et parfois ponctuée d’adorables villages. Parmi ceux-ci, mentionnons Lumio, Algajola et la plage d’Aregno.
Et puis, il y a également L’Île Rousse. Ce village, le second plus important après Calvi, est peut-être un peu moins authentique mais il est quand même possible d’y passer de très bons moments. Les rues ombragées de la vieille ville, les superbes plages qui l’entourent et la pointe de laquelle on peut admirer de très beaux couchers de soleil sont à eux seuls de véritables atouts ! Alors, bien que nous ayons un petit penchant pour Calvi, on ne peut que vous conseiller de faire également un tour à L’Île Rousse.

Pour clore ce magnifique spectacle qu’offre la Balagne, il faut aussi se rendre dans l’arrière pays, parcourir les routes sinueuses qui grimpent à travers les montagnes pour atteindre des villages nichés au creux des roches. Tous plus authentiques les uns que les autres, ils recèlent toujours de véritables petits trésors, bien cachés et accessibles uniquement à ceux qui se donnent la peine d’aller les découvrir. Ici, le meilleur conseil est de se perdre et de suivre, à l’envie, les panneaux indiquant soit un hameau, soit une église. Essayez tout de même de passer par Monticello, Pigna, Cateri ou encore Feliceto car vous en aurez de superbes souvenirs !

Jours 24 à 26

Pour terminer ce périple, nous avons posé nos bagages dans un havre de paix entre Saint-Florent et le désert des Agriates. Nous avons justement traversé ce dernier pour rejoindre notre point de chute. Bien qu’il n’y ait qu’assez peu de kilomètres pour le parcourir, la route paraît assez longue, notamment de par la succession de virages mais également du fait que l’on y est très souvent seul. C’est une expérience à part entière que celle-ci, tant pour l’atmosphère qui s’en dégage que pour les paysages que l’on traverse dans ce désert de maquis.
L’objectif était de se détendre, de profiter encore un peu des amis et de faire découvrir à notre 3e membre du trinôme la région du Nebbiu. Le village de Saint-Florent est le cœur battant de celle-ci. Parfois comparé au Saint-Tropez de la Haute-Corse, il sait malgré l’affluence de l’été conserver son authenticité. On y trouve des restaurants proposant une cuisine typique, des cafés d’habitués, où les soirées peuvent s’éterniser autour d’une mauresque, à parler de la Corse et des beautés. Le village en lui-même est adorable, de sa citadelle à son port, en passant par les quelques rues du centre. Pour faire simple, on s’y sent bien, un point c’est tout.

Et puis, c’est de Saint-Florent que l’on peut rejoindre les plages exceptionnelles que sont celles du Lotu et de Saleccia. Les marins qui font la navette en saison amusent les touristes en disant que ce sont les Seychelles ou les Maldives de la Corse. Ne rigolez pas trop car c’est vrai ! Saleccia est encore plus extraordinaire car moins accessible mais les deux sont de vrais lagons bordés de sable blanc dans un décor naturel. Pour y aller, deux options s’offrent à vous : le bateau ou la marche. Quoi qu’il en soit, essayez de repartir par le dernier bateau car vous serez seuls sur la plage, ce qui est assez idyllique, il faut le reconnaître !
Enfin, de Saint-Florent, vous pouvez également faire une escapade dans le Cap Corse, notamment pour visiter Nonza, situé à moins de 30 min de route.

Le récap’ budget

Pour finir, voici la question tant attendue : à combien nous sont revenus les frais fixes de ce voyage ?

Avant de vous répondre, il est important de préciser que le budget des 10 premiers jours (voiture et hébergement) était divisé par deux, tandis que celui des jours 11 à 26 a été réparti en trois.

Ainsi, au total, par personne, pour 26 jours en Corse en plein été, les frais fixes nous sont revenus à : 1606,88€.

69
Hébergement

1112€ (dont 3 nuits en demi-pension)

17
Avion A/R

271,88€

14
Location de voiture

223€

Voilà, on espère vous avoir donné quelques clefs pour organiser votre propre périple en Corse. Alors maintenant, les Trip-Dreamers, c’est à vous de jouer !

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