Vue sur la Vallée du Douro depuis un miradouro

Parmi les grands classiques portugais (d’ailleurs, n’hésitez pas à consulter tous nos articles sur le Portugal), le Douro a ce petit supplément d’âme qui nous accroche dès qu’on longe ses rives. Moins visité que Lisbonne ou Porto mais tout aussi fascinant, il offre une escapade faite de virages serrés, de vignes à perte de vue, de villages accrochés aux collines et de calme absolu. Cette vallée classée à l’UNESCO suit le fleuve du même nom, serpentant entre les montagnes du nord du pays. La portion la plus célèbre – et sans doute la plus belle – s’étend entre Peso da Régua (situé à seulement 1h15 de Porto ; 117km) et Pocinho, avec des paysages façonnés par la culture millénaire de la vigne. Sur une rive, la N222, parfois classée parmi les plus belles routes du monde (bon, disons a minima que c’est sûrement la plus belle du Portugal !). Sur l’autre, la N108, plus sauvage, parfois encaissée, parfois suspendue au-dessus de l’eau. Entre les deux : des ponts, des belvédères, des quintas et ce fleuve tranquille qui déroule ses boucles majestueuses. De notre côté, on n’avait qu’une nuit à lui consacrer – mais quelle nuit ! Un petit road trip en Fiat 500 décapotable, cheveux au vent, Saez à fond dans les enceintes (son répertoire rock, bien sûr, pas ses chansons dépressives !) et une impression de liberté totale. On cherchait des paysages sublimes et un coin de Portugal totalement à part : et bien, on les a trouvés ! Alors, si vous voulez visiter le Douro en 2 jours et que vous vous demandez que faire dans la vallée du Douro, embarquez avec nous dans la magie d’un road trip au fil du fleuve !

Si toutefois vous êtes pressés, vous pouvez cliquer sur les liens du sommaire pour naviguer comme bon vous semble dans l’article, avant de revenir poursuivre votre lecture plus tard 😉

Que faire dans la vallée du Douro : la plus belle portion et les incontournables, de Barqueiros à Pinhão

Pour nous, la vallée du Douro était synonyme de routes virant à travers les vignes et de liberté dans des paysages splendides. Alors, pas de programme millimétré, juste une envie : sillonner cette région mythique à notre rythme, portées par la lumière et les longues journées d’un mois d’août… On a donc parcouru la vallée d’Ouest en Est, de Barqueiros à Pinhão, en prenant notre temps. Dès les premiers kilomètres, les paysages parlent d’eux-mêmes : collines en terrasses, vignes parfaitement alignées, quintas accrochées aux pentes douces et ce fleuve, toujours là, en contrebas, qui serpente paisiblement. La route est sinueuse mais envoûtante et chaque virage dévoile de nouveaux décors.

Visiter Pinhão, le plus beau village de la vallée du Douro : coup de cœur assuré !

Parmi tous les villages du Douro, Pinhão a ce petit quelque chose qui nous a charmées d’emblée. Peut-être est-ce sa situation parfaite, au bord de l’eau et entouré de collines couvertes de vignes, ou cette ambiance douce, entre promeneurs tranquilles, terrasses au bord du fleuve et bateaux traditionnels à quai. On s’est simplement baladées puis posées là, sur une terrasse face à l’eau, avec un verre de vin d’une production locale, à regarder le temps passer au rythme du Douro. Et c’était un moment absolument parfait…
L’ancienne gare de Pinhão mérite à elle seule une petite pause pour ses superbes azulejos représentant les vendanges et la vie rurale du Douro. L’endroit respire l’authenticité, sans être figé dans le passé. On comprend vite pourquoi tout le monde recommande ce village : c’est un concentré de Douro, paisible, charmant et, en prime, photogénique.
En allant vers les hauteurs, les routes se font encore plus étroites, encore plus sinueuses et l’on peut grimper ainsi vers d’adorables villages et autant de points de vue époustouflants, tout en roulant en plein cœur de la beauté des paysages environnants. Alors ne manquez pas de vous éloigner un peu de Pinhão pour prolonger la découverte de la vallée !

Lamego : douceur d’une nuit dans les hauteurs du Douro

Pour la nuit, on avait posé nos valises aux environs de Lamego. Le Golden Mirror, notre hébergement, réservé au dernier moment, sur le coup d’une impulsion, a été une jolie surprise : ambiance sereine et vue sur les boucles du fleuve, on ne pouvait presque pas faire mieux. Lamego en elle-même est une ville tranquille, pas vraiment touristique et surtout connue pour son imposant sanctuaire baroque, Nossa Senhora dos Remédios, qui trône au sommet d’un escalier monumental (si vous aimez les défis, il se grimpe ; sinon, admirez-le de loin avec un pastel de nata à la main, c’est très bien aussi !).

Barqueiros et Mesão Frio : l’autre Douro, plus discret, encore plus paisible

À l’opposé de Pinhão, en redescendant vers l’ouest, on a traversé Barqueiros et Mesão Frio, deux minuscules villages encore plus paisibles, plus ruraux, presque suspendus dans le temps. Ici, pas de touristes, peu de commerce (d’ailleurs, en y réfléchissant, on n’est même pas certaines d’avoir croisé âme qui vive…) mais une vraie authenticité et surtout de magnifiques paysages.
Ce tronçon de route est splendide et il suffit de ralentir pour profiter du spectacle : tantôt on longe le fleuve au ras de l’eau, tantôt on grimpe à flanc de montagne avec des vues à couper le souffle. A ne manquer sous aucun prétexte !

Les miradouros du Douro, là où la vue coupe le souffle

S’il y a bien une chose incontournable dans cette micro-région, c’est la découverte des points de vue : les miradouros de la vallée du Douro sont de véritables invitations à l’émerveillement ! On en a croisé plusieurs, certains sont signalés sans forcément que leur nom soit indiqué, d’autres se méritent en prenant de petites routes qui grimpent sec, mais tous partagent un point commun : ils offrent une vue imprenable sur le Douro et ses méandres, sur les collines tapissées de vignes en escaliers et sur cette lumière dorée qui donne au paysage une allure presque irréelle.
Au-dessus de Pinhão, certains points de vue sont particulièrement spectaculaires, surtout en fin de journée. Près de Mesão Frio aussi, on s’est arrêtés plusieurs fois juste pour contempler le paysage. Le vent chaud, le soleil qui décline, le silence… Des instants suspendus, qu’aucune photo ne pourra vraiment capturer mais qui restent gravés dans nos mémoires.

Faire du kayak sur le Douro : ce qu’on avait imaginé (et pourquoi on a renoncé)

Au départ, on avait une idée un peu folle : descendre le Douro en kayak, sur plusieurs jours, en partant des confins espagnols jusqu’à Porto. Un genre de mini-expédition fluviale, à notre rythme, au fil de l’eau, avec bivouacs ou haltes dans les villages. Sur le papier, c’était parfait. En vrai ? Pas tout à fait…

On a vite découvert que les descentes en kayak sur le Douro sont rares, fortement réglementées et surtout…très chères. Le fleuve, bien que calme en apparence, est jalonné de barrages qui imposent des portages ou des autorisations spécifiques. Du fait de la complexité de mise en œuvre, les prestataires qui proposent ce genre d’aventure sur plusieurs jours se comptent sur les doigts d’une main, avec des tarifs qui piquent un peu (voire beaucoup puisque les prix sont d’environ 3000€/personne pour 10 jours).

Alors on a laissé tomber l’idée, un peu à contrecœur mais sans regret. Pas besoin d’une pagaie pour se sentir libres, la magie a tout de même opéré : notre petite Fiat 500 décapotable, une playlist bien choisie et les routes du Douro ont largement suffi à nous faire vibrer !

Quelques idées pour prolonger la magie du Douro

Si vous avez un peu de temps devant vous, il existe quelques pépites à ajouter à votre programme, qu’on garde pour notre part bien au chaud pour une prochaine fois.

Parmi elles, certains villages semblent tout droit sortis d’une autre époque. Provesende, par exemple, semble être un petit bijou perché à plus de 600 mètres d’altitude, avec ses ruelles en pierre, ses maisons blasonnées et son calme olympien. Ucanha, de son côté, est traversé par un pont médiéval fortifié, ce qui en fait a priori un lieu pittoresque à souhait, idéal pour une halte bucolique, entre histoire et rivière.

Côté panoramas, si les miradouros autour de Pinhão sont déjà spectaculaires, certains vont encore plus loin. En poursuivant la route vers le Miradouro do Ujo, vous aurez droit à l’une des vues les plus réputées de toute la vallée. Le fleuve y dessine une boucle parfaite au milieu des vignes en terrasses. On vous aura prévenus : de ce côté-là, ça grimpe mais chaque virage vaut l’effort fourni !

Pour les amateurs de kayak, il existe une option plus accessible que la descente complète du Douro. En effet, à Pinhão, il est possible de louer un kayak de 2 personnes à la demi-journée pour environ 40€. Ca aurait pu être un compromis sympa pour nous mais on n’avait pas assez de temps sur place donc on a préféré continuer à découvrir le reste de la région.

Au-delà de la voiture, il existe une façon plus originale de découvrir la vallée du Douro : la fameuse Linha do Douro (vous trouverez toutes les infos ici : MiraDouro – Oporto Régua Pocinho). Ce train relie Porto à Pocinho en un peu plus de 3 heures et, si le début du trajet traverse des zones urbaines sans grand intérêt, tout change à partir de Pala. Pour pousser l’expérience encore plus loin, il existe même une version vintage du trajet, de juin à octobre : le train historique du Douro, avec voitures anciennes restaurées, banquettes en velours, boiseries et immenses fenêtres pour ne rien rater du décor (cette fois-ci, les infos sont là : Douro Historical Train – Régua Pinhão Tua). Ca aussi, comme le kayak, on se le garde pour une prochaine fois !

Enfin, il y a ce que nous n’avons pas fait cette fois-ci mais qu’on se promet de vivre un jour : passer une nuit dans une quinta, l’un de ces domaines viticoles emblématiques du Douro. Entre dégustations de vins (et même possibilité de participer aux vendanges en septembre), hébergement niché au cœur des vignes et dîner sur place avec vue imprenable sur le fleuve, c’est exactement le genre de plan que l’on aime savourer et qui s’avère être parfait pour s’immerger complètement dans la vallée…

Alors, le verdict ?!

On ne s’attendait pas à en voir autant en si peu de temps. Un jour et demi, c’est peu et pourtant, c’était intense, sublime et terriblement apaisant. Cette escapade dans la vallée du Douro nous a laissé un vrai parfum de liberté, une sensation de bout du monde à deux pas de Porto et l’impression délicieuse d’avoir été ailleurs, loin, très loin, sans avoir pourtant quitté le Portugal.

Les paysages nous faisaient rêver et ils ont tenu toutes leurs promesses ! Les routes sinueuses, les vignes en escalier, les miradouros perchés, les villages paisibles, sans oublier cette lumière dorée qui semble tout envelopper en fin de journée. C’est une destination parfaite pour ralentir, savourer chaque virage, chaque silence, chaque verre de vin partagé face au fleuve.

On serait bien restées un peu plus longtemps, c’est vrai — pour passer une nuit dans une quinta, tester le train panoramique ou même pagayer quelques heures du côté de Pinhão. Mais au fond, ce n’est pas très grave car ce qu’on a vécu nous a suffi pour une chose essentielle : savourer des instants mémorables dans des paysages magnifiques. Alors, si vous ne connaissez pas encore la vallée du Douro, foncez ! C’est une micro-région du Portugal qui mérite largement d’être découverte, à votre rythme et, qui sait, peut-être tout comme nous, au volant d’une décapotable !

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